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Trois raisons qui prouvent l’inefficacité du groupe d’action américain sur l’Iran

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le secrétaire d’État américain Mike Pompeo à l’aéroport international de Sunan, le 7 juillet 2018. ©Reuters

Le secrétaire d’État américain Mike Pompeo a récemment annoncé, lors d’une conférence de presse, la mise en place d’un groupe d’action sur l’Iran avec pour mission, selon lui, de mettre en œuvre et de coordonner les politiques de Washington vis-à-vis de l’Iran.

Le quotidien américain The Washington Post a fait paraître, le mercredi 29 août, un article rédigé par Nicholas Miller, professeur adjoint à la faculté de sciences politiques du Dartmouth College, à propos des raisons de l’inefficacité du groupe d’action sur l’Iran.

Pour Nicholas Miller, il existe trois raisons qui empêchent la réussite du groupe d’action sur l’Iran dont la création vient d’être annoncée par Mike Pompeo.

« Premièrement, les exigences de l’administration Trump ne sont ni transparentes ni claires. Mike Pompeo réaffirme la volonté des États-Unis de voir des changements majeurs dans le comportement de la République islamique d’Iran, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de ses frontières. Lors de son discours du mois de mai, Mike Pompeo a parlé de ce que les États-Unis attendaient de l’Iran. Il a souligné que la Maison-Blanche exigeait que l’Iran change de cap dans 12 domaines, dont quatre concernaient l’élaboration d’un nouvel accord nucléaire. Ces douze demandes sont plus ou moins transparentes, mais personne ne sait si l’administration Trump envisage de contraindre l’Iran à modifier ses politiques intérieures.

Deuxièmement, les États-Unis ne se sont pas donné assez de peine pour imposer des changements à l’Iran. L’administration Trump tente de restaurer les sanctions que les États-Unis avaient imposées à l’Iran avant la signature de l’accord nucléaire alors que les mêmes sanctions n’ont plus l’efficacité qu’elles avaient auparavant, car elles ne sont plus soutenues par l’Europe et d’autres pays.

Historiquement parlant, les nations résistent souvent à des changements d’une telle importance, même s’ils sont demandés par une puissance comme les États-Unis. En plus, plusieurs recherches dans le domaine des sciences politiques montrent que les sanctions économiques sont loin de pouvoir imposer des changements politiques majeurs à un pays, a fortiori lorsque ces sanctions ne sont pas soutenues par de multiples parties. Si la nation iranienne conclut que les demandes faites par les États-Unis sont illogiques, les sanctions pourraient avoir des résultats inverses, voire renforcer le gouvernement en place en Iran.

Troisièmement, les États-Unis n’ont pas formulé une proposition particulière à l’Iran alors qu’il faut certes un cadre bien défini pour le dialogue et une ambiance de confiance bien établie pour assurer l’Iran de la levée des sanctions s’il consent à faire les concessions exigées par les USA.

Cela ne paraît pourtant pas très facile, car le président des États-Unis a déclaré, au mois de juillet, qu’il était prêt à s’asseoir à la table des négociations pour un dialogue sans condition avec l’Iran. Juste à ce moment-là, le secrétaire d’État américain a dit le contraire, affirmant que Washington était prêt à dialoguer avec Téhéran à condition que celui-ci fasse preuve d’une réelle volonté de changer radicalement de comportement et qu’il donne le feu vert à la signature d’un nouvel accord nucléaire. Ces propos et positions contradictoires prouvent comment l’administration américaine ne sait pas encore, elle-même, ce qu’elle attend de l’Iran.

Mais pourquoi l’administration américaine suit-elle une telle politique, qui n’a pas la moindre chance de réussir ? Elle compte probablement trop sur l’efficacité des sanctions anti-iraniennes. »

Cela dit, Nicholas Miller conclut que l’administration américaine semble chercher à renverser le régime en Iran et ne souhaite pas se contenter d’un simple changement de cap. « Le soutien de la Maison-Blanche aux récents troubles en Iran vient à l’appui de cette affirmation », a-t-il ajouté.

L’auteur a ensuite mis en garde contre les conséquences négatives de la réalisation d’un tel objectif, disant qu’à chaque fois que les Américains changeaient par la force le régime d’un pays, ils en subissaient des conséquences graves et désastreuses.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV