La presse américaine a été particulièrement sensible à la visite du ministre nord-coréen des Affaires étrangères à Téhéran, le lendemain du rétablissement des sanctions US contre Téhéran. Le ministre s'est entretenu avec son homologue iranien mais aussi et surtout avec le président Rohani. Il a présenté un rapport au président iranien au sujet des derniers évolutions dans le dossier du dialogue Pyongyang/Washington. La visite du Nord-coréen a été très attentivement suivie à la Maison Blanche. Il semblerait que la dénucléarisation nord-coréenne que Trump voulait ériger au rang d'une trophée, a du plomb dans l'aile. Le retrait US de l'accord nucléaire avec l'Iran a largement inspiré Pyongyang dans le cadre de la politique qu'il a à entreprendre vis-à-vis des Américains.
Selon le site d’information américain VOX, les USA proposent que Pyongyang livre 60 à 70 % de ses têtes nucléaires d'ici six à huit mois, soit aux États-Unis, soit à un pays tiers. Une proposition rejetée par Pyongyang.
Durant ces deux derniers mois ponctués de négociations infructueuses, le secrétaire d'État américain Mike Pompeo a, à maintes reprises, tenté de convaincre les autorités nord-coréennes mais ces dernières sont bien plus futées que Washington le croit.
Les sources américaines n’ont pas encore révélé les détails de la proposition faite par les USA aux Nord-coréens et il est difficile de savoir ce que pourrait obtenir, en échange, Kim Jong-un.
Alors que le secrétaire d'État américain a qualifié ses négociations avec les autorités nord-coréennes de « constructives », Vox évoque, au contraire, une atmosphère glaciale entre les deux pays.
De son côté, le chef de la diplomatie nord-coréenne a récemment publié un communiqué, qualifiant les politiques américaines de « criminelles » et de « navrantes » vu que les sanctions américaines sont maintenues et que rien de concret ne s'est produit à Washington permettant de croire qu'un compromis est possible.
Dans une telle atmosphère glaciale entre la Corée du Nord et les États-Unis, comme l'a dit Vox, le ministre nord-coréen des Affaires étrangères s'est rendu en Iran où il a eu des rencontres avec son homologue et le président iranien.
Le journal américain The Washington Times s'est penché sur les raisons de cette visite.
Lors de leur rencontre du 8 août, le président iranien a indiqué au ministre nord-coréen que Pyongyang devait agir avec précaution face à la signature d'un accord nucléaire avec Washington, en faisant allusion au retrait des États-Unis de celui qu'ils avaient signé avec l'Iran, ce qui prouve qu'on "ne pouvait pas faire confiance en les États-Unis", a écrit le journal.
Le journal américain insiste sur le fait que la visite a eu lieu alors que les relations entre la Corée du Nord et les USA se sont refroidies, ce qui pourrait épaissir la méfiance mutuelle.
Bolton menace Pyongyang
Signe que les choses ne vont pas bien du tout de part et d'autre, lors d’une interview avec la chaîne PBC, le 6 juillet, le conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump, John Bolton, a déclaré que depuis le sommet Kim-Trump, Pyongyang n’avait adopté aucune démarche constructive dans le sens de sa dénucléarisation. Il a également fait part de la prochaine visite de Mike Pompeo en Corée du Nord afin de convaincre Kim Jong-un mais l'espoir n'est plus du camp US. Un article récemment publié par un média proche des autorités nord-coréennes a critiqué la poursuite des sanctions américaines jusqu’à la dénucléarisation totale de la péninsule. Le plan US en Péninsule coréenne semble buter sur un méga obstacle, le précédent accord iranien! Selon certains analystes, en se retirant de l'accord avec l'Iran, Trump a décidément réduit à zéro ses chances de succès dans le dossier nord-coréen
Trump cherche à parvenir à un accord avec la Corée du Nord alors qu'il s'est, unilatéralement, retiré de l'accord signé avec l'Iran; ce retrait qu'il défend, d'ailleurs, peut envoyer, certainement, des signaux à la Corée du Nord.