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PGAC : qui sont les ennemis intérieurs qui pousse l'Europe à agir contre ses intérêts?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les députés de l'europarlement. (Photo d'archives)

Alors que l’Union européenne se démène pour offrir un paquet d’incitations économiques viable pour convaincre l’Iran de rester dans le PGAC (accord nucléaire signé en 2015 entre l’Iran et les 5+1) en dépit du retrait américain, certains essaient de saper ces efforts et d’aligner pleinement les politiques de l'Europe sur la stratégie de Trump. Ce faisant, ils sont mêmes prêts à sacrifier les intérêts de l'Europe sur l'autel de l'aventurisme US. Jusqu'où tiendra ce front de résistance anti-américain en Europe? 

Un article de "lobelog.com" revient sur le sujet et évoque à titre d'exemple, une tentative du Parlement européen de bloquer l’une des principales mesures proposées par les gouvernements de l’UE pour préserver le PGAC, à savoir le mandat accordé à la Banque européenne d’investissement (BEI) pour soutenir le financement de projets d’investissement en Iran :

"Le 4 juin, lorsque la proposition a été mise en avant, le Parlement européen disposait de deux mois pour s’y opposer en émettant une résolution bloquant la mesure. Une première tentative de blocage a été entreprise le 28 juin avec à sa tête Gérard Deprez, eurodéputé belge et porte-parole de BUDG pour l’Alliance des démocrates et des libéraux d’Europe (ADLE). Le texte prétextait "les craints exprimées par la direction du BEI au sujet des sanctions US" pour plaider le refus du BEI à s'engager en Iran.

Gérard Deprez, eurodéputé belge et membre du lobby pro-Moujahiddin du peuple ©Le Soir

Les analystes ont été surtout perplexes: pourquoi un grand groupe politique comme l’ADLE, dirigé par l’ex-premier ministre belge et passionné de l’euro-fédéralisme, Guy Verhofstadt, devait-il chercher à saper le PGAC, une réussite diplomatique singulière de l’UE ?  C'est que Deprez est le président d’un caucus informel dit des « Amis de l’Iran libre » au Parlement européen, affilié au groupuscule terroriste des Mojaheddin du peuple. Ce même groupuscule qui  figurait jusq'en 2012 sur la liste terroriste de l’Union européenne et qui à présent, dopés par les néoconservateurs de l'équipe Trump, reprend de l'envole. 

Les promoteurs de la motion de blocage ont poussé à un vote en plénière. Le texte a été rejeté lors de la session plénière du Parlement européen par 573 voix contre 93, avec 11 abstentions. Ainsi le Parlement a soutenu de manière décisive les deux mesures pour qu’elles entrent en vigueur le 5 août, la veille de l’entrée des sanctions américaines réimposées. La lutte, cependant, n’est pas terminée. En théorie, les gouvernements nationaux pourraient encore bloquer la mesure avant son entrée en vigueur. Les États-Unis tendent déjà la main aux membres les plus faibles de l’UE, tels que les États baltes, la Pologne et la Hongrie, pour les forcer à suivre Washington, plutôt que Bruxelles en ce qui concerne l’Iran. Comme l’a révélé le vote au Parlement européen, ces efforts sont compensés par les pro-Trump en Europe occidentale qui synchronisent leur agenda avec celui de Trump. Ceci dit, le rejet texte illustre une chose : la lutte pour préserver le PGAC est devenue quelque chose de plus important qu’un simple accord de non-prolifération avec l’Iran. C’est une bataille pour sauver l’ordre mondial multilatéral. 

 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV