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Sanctions anti-iraniennes: une alliance se forme contre Trump

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le président américain Donald Trump. (Photo d'archives)

La Turquie, comme beaucoup d’autres pays, n’est pas en mesure de se passer du pétrole iranien. Elle tend même à prendre la tête d'un mouvement de fronde anti-sanctions, rejetant l'ultimatum lancé par les Etats-Unis en direction de leur partenaire à qui ils demandent de réduire à zéro leurs exportations en pétrole iranien. Ceci étant dit, même l'Europe, la plus pusillanime des alliés US, refusent de se soumettre entièrement aux diktats de Trump. Le coup anti-iranien de Washington aura des chances bien mineures pour réussir. L’initiative de l’Arabie saoudite d’augmenter ses productions pétrolières pour soutenir les USA serait aussi vouée à l’échec.

Abdel Bari Atwan. (Photo d'archive)

 Abdel Bari Atwan, célèbre analyste du monde arabe et rédacteur en chef du quotidien Raï al-Youm, examine dans son article du vendredi 29 juin, l'alliance multipartite qui est sur le point de se forger autour du refus des sanctions décrétées contre l'Iran :

« Il est plus que probable que certains pays asiatiques et européens dont et surtout la Chine négligent les menaces de Washington et continuent d’acheter le pétrole iranien. La Chine est le plus important client du brut iranien, et elle se procure 600 000 barils de pétrole iranien par jour. Cette volonté d'ignorer l'oukase US cadre mal avec les promesses de Riyad qui a assuré les États-Unis de récompenser le manque du pétrole iranien sur le marché. Car à regarder de plus près, même la Turquie, membre notoire de l'Otan, refuse de dire oui à l'oncle Sam.

Le président américain a avancé l'échéance du 4 novembre pour ressusciter les sanctions les plus sévères de l'histoire contre le pétrole iranien. Il se peut qu’un nombre limité de pays européens et asiatiques respectent les sanctions américaines mais celles-ci seront très probablement négligées par les grandes puissances comme la Chine, l’Inde et la Russie qui pompent à eux seuls une grosse partie des réserves mondiales de l'or noir. Le refus turc de se résigner aux pressions US est d'ailleurs bien significatif. Le jeudi 28 juin, le porte-parole du président turc a annoncé que, face aux sanctions américaines, la Turquie agirait en vertu de ses propres intérêts. La Chine, l’Inde et la Corée du Sud importent respectivement 600 000, 450 000 et 250 000 barils de brut iranien par jour. Vient ensuite la Turquie qui importe chaque jour 200 000 barils du pétrole iranien.

En Europe, la recommandation américaine risque de faire également feu, l’Italie, la France, la Grèce et l’Espagne important respectivement 180 000, 110 000, 100 000 et 70 000 barils par jour.Mêmes les Émirats arabes unis, qui font partie des exportateurs du pétrole en produisant trois millions de barils par jour, achètent 100 000 barils de brut par jour à l’Iran.

Les pays européens notamment la France, l’Italie et l’Allemagne ont toujours rappelé leur engagement à l’accord nucléaire malgré le retrait de Washington de ce document multilatéral. Ils sont également résolus à continuer d’acheter du pétrole à l’Iran, voire à le payer en euro au lieu du dollar. Donald Trump est très bon à se faire des ennemis et à déstabiliser le monde par ses décisions. La restitution des sanctions anti-iraniennes vient à l’appui de cette affirmation. Or, ce n’est nullement garanti que cette décision anti-iranienne de Donald Trump soit respectée unanimement. Elle risquerait même de produire des conséquences bien inverses ».

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SOURCE: FRENCH PRESS TV