Le ministre malaisien de la Défense, Mohamad Sabu, a annoncé aujourd’hui, mercredi 20 juin, que Kuala Lumpur envisage de retirer ses troupes présentes en Arabie saoudite, pays qui, selon ses propres termes, s’acharne sur le Yémen.
« Le gouvernement malaisien, a-t-il précisé, ne désire pas poursuivre sa présence au Moyen-Orient », c’est la raison pour laquelle ce pays compte réviser le déploiement des effectifs de l’armée malaisienne sur les fronts au Yémen.
« Pourquoi doit-on s’impliquer dans l’attaque contre le Yémen, qui fait partie des pays musulmans ? », s’est-il interrogé et de poursuivre : « Nous n’entendons pas participer à de tels conflits. »
Le ministre malaisien de la Défense a également souligné que si son pays avait l’intention de s’engager pour régler des tensions et des différends, il le ferait uniquement par l’intermédiaire des Nations unies.
Le 14 avril, l’armée malaisienne a participé à des manœuvres militaires baptisées « Bouclier du Golfe 1 », organisées dans l’est du royaume wahhabite.
Les forces terrestres, navales et aériennes de 23 pays ont pris part, aux côtés des forces saoudiennes, à ces exercices militaires d’un mois.
Depuis 2015, Riyad et neuf pays arabes ont lancé une offensive contre le Yémen.
Bien que l’Arabie saoudite ait prétexté la lutte contre le terrorisme pour justifier son action militaire au Yémen, l’ONU a critiqué à plusieurs reprises les actions de la coalition dirigée par l’Arabie saoudite au Yémen, accusée d’avoir commis des crimes de guerre dans ce pays.
Pendant ces derniers mois, des alliés du régime saoudien, dont le Soudan, ont décidé d’évacuer leurs forces du Yémen.
Beaucoup de pays arabes, à l’instar de l’Égypte et de la Jordanie, se sont opposés à l’envoi de troupes au Yémen pour participer à l’opération « Tempête décisive ». D’autres, comme le Maroc, ont accepté une simple adhésion symbolique à cette coalition. Tous ces pays n’étaient en réalité guère enthousiastes à l’idée de prendre part à un conflit dans un pays étranger, tout en sachant qu’ils risquaient fort d’y laisser des plumes. En effet, ils se doutaient bien que les forces yéménites seraient difficiles à battre.
Omar el-Béchir, le président du Soudan, qui avait accepté de participer à la guerre afin de remercier Riyad pour le rôle primordial qu’il avait joué dans la levée des sanctions américaines contre le Soudan, a été déçu ces derniers mois par le peu d’entrain des Saoudiens à fournir leur aide pour sortir son pays de la crise qui le frappe. Il s’est rapproché en conséquence du président turc, Recep Tayyip Erdogan, qui s’est d’ailleurs récemment rendu au Soudan, où il a inauguré une base militaire. Cela a entraîné la colère de Riyad et des autres pays ayant imposé un blocus au Qatar, à savoir les Émirats arabes unis, l’Égypte et Bahreïn, car il faut dire que la Turquie a toujours été un soutien et un allié du Qatar. Elle dispose d’ailleurs dans ce pays d’une base militaire avec 30 000 soldats et elle s’est toujours opposée à la volonté du bloc anti-qatari de provoquer un changement de régime à Doha.