La rencontre du ministre russe des Affaires étrangères avec le leader nord-coréen, à l’approche du sommet USA/Corée du Nord, témoigne des tentatives de Moscou de jouer un rôle plus important dans le processus des évolutions de la péninsule coréenne.
Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a rencontré jeudi pour la première fois, à Pyongyang, le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un qu'il a invité à se rendre en Russie.
Lavrov a transmis à Kim Jong-un le salut le plus chaleureux du président russe Vladimir Poutine et ses vœux de succès dans les importantes initiatives pour la péninsule coréenne. Les deux hommes se sont entendus sur la tenue d’un sommet Russie/Corée du Nord dans un proche avenir.
À l’approche de la rencontre entre le président américain Donald Trump et le leader nord-coréen Kim Jong-un, le 12 juin, le ministre russe des Affaires étrangères a appelé les deux parties à assumer la responsabilité de tout ce qui s’était passé. Il a également mis en garde Washington contre des attentes trop élevées, l’exhortant à éviter la tentation d’exiger tout, tout de suite.
Commentant la rencontre entre Sergueï Lavrov et Kim Jong-un qui a eu lieu vendredi à Pyongyang, Donald Trump a déclaré qu’« il ne l’a pas appréciée » mais que « cela pourrait être très positif ».
Lors de sa rencontre avec son homologue nord-coréen Ri Yong Ho, le chef de la diplomatie russe a évoqué en détail la situation internationale et en particulier les problèmes qu'il faut régler afin de parvenir à la dénucléarisation de la péninsule coréenne grâce à la création d'un système stable pour la paix et la sécurité. Il a déclaré que « malheureusement, les sanctions du Conseil de sécurité ont restreint la coopération entre Pyongyang et Moscou ».
« Tant que les sanctions sont maintenues, le règlement des problèmes de la péninsule coréenne sera impossible », a-t-il indiqué.
Le journal russe Nezavisimaya Gazeta a écrit dans un article que dans l’optique de Moscou, la tenue des négociations directes de Pyongyang avec Séoul et Washington s’avère indispensable; négociations qui sont en train de prendre forme, après lesquelles d’autres pays de la région dont la Russie pourront rejoindre le processus du règlement de la crise.
La question qui se pose maintenant est de savoir si ces négociations vont aboutir ou non à la conclusion d’un traité de paix et à la fin du conflit. La Russie et la Chine ont toujours été impliquées en quelque sorte dans le règlement du conflit dans la péninsule nord-coréenne. Il ne faut pas oublier que Pékin y joue un rôle plus important et que la doctrine de la politique étrangère russe accorde moins d’importance à l’Extrême-Orient qu'au Moyen-Orient et à la zone d’influence du Commonwealth.
Le journal en ligne russe Gazeta.ru a de son côté écrit que lors de sa visite à Pyongyang, Sergueï Lavrov a rencontré son homologue nord-coréen ainsi que le dirigeant du pays Kim Jung-un. En effet, le lent processus des préparatifs du sommet USA/Corée du Nord n’a pas pu contraindre la Russie d’abandonner le processus du règlement du conflit en péninsule coréenne.
L’organisation des pourparlers entre Moscou et Pyongyang, à deux semaines de la tenue du sommet du 12 juin à Singapour, porte à croire que la Russie n’a pas l’intention de jeter l’éponge au profit de Washington: c’est pourquoi elle a invité le leader nord-coréen à se rendre à Moscou.
Les efforts russes destinés à donner de l’essor à ses relations avec la Corée du Nord interviennent alors que le président américain Donald Trump a enfin décidé de rencontrer Kim Jong-un.
De l’avis des experts, Trump a besoin d’accéder à un résultat positif concernant le règlement de la question nucléaire de Pyongyang, avant l’arrivée de l’automne et la tenue des élections de mi-mandat prévues en novembre prochain au Congrès US.