Plus que tout autre partie impliquée dans la guerre en Syrie, Israël est inquiet d'un dégel irano-jordanien. La récente rencontre entre le roi jordanien et le président iranien à Istanbul et en marge de la conférence de l'OCI sur Qods, a tiré les sonnettes d'alarme pour Israël. Du coup, les sources israéliennes parlent d'une "imminente offensive syro-iranienne" contre les points de passage frontaliers avec la Jordanie: info ou intox?
Interviewé par le journal jordanien, Al-Ghad, l’ambassadeur d’Iran en Jordanie, Mojtaba Ferdowsipour, a formellement démenti la présence des "bases iraniennes" dans le sud de la Syrie.
« L'Iran ne détient aucune base militaire iraniennes dans le sud de la Syrie, sur les frontières avec la Jordanie. La libération du sud de Damas a été en grande partie l'oeuvre de l'armée syrienne et la Russie y a aussi apporté sa contribution. Les dernières poches des terroristes devront céder au terme des tractions qui sont menées en ce moment. Sinon l'armée syrienne va reprendre ses opérations", a affirmé l'ambassadeur.
"Mais l'Iran a-t-il l'intention de s'attaquer à la zone de désescalade créée par la Jordanie, la Syrie et la Russie dans le sud? a demandé le journaliste, suscitant la surprise du diplomate. " Je rejette en bloc ce genre d'accusations. L’Iran n'a cessé de soutenir l’accord tripartite Russie/Etats-Unis/Jordanie sur la création des zones de désescalades dans le sud de la Syrie. La stabilité des pays de la région est un principe sur quoi l'Iran ne reviendrait jamais. Car la stabilité en Iran dépend de celle de tous les pays de la région, a souligné l'ambassadeur.
« Les médias à la solde profèrent ces accusations, rien que pour porter atteinte au processus de normalisation irano-jordanienne. L’Iran est prêt à rencontrer au plus haut point les officiels jordaniens pour les rassurer. Ce sont les forces syriennes qui devront être déployées à la frontière jordanienne sans qu'aucune partie tierce y soit présente, a poursuivi l'ambassadeur avant d'ajouter : « L’Iran est présent en Syrie à la demande du gouvernement syrien et pour le soutenir dans sa lutte contre le terrorisme. A ce titre, Téhéran soutient la coopération mutuelle Damas/Amman pour rétablir la sécurité sur les frontières communes. Le retour des réfugiés est un autre dossier dont l'Iran souhaite le règlement au plus vite», a indiqué le haut diplomate iranien.
Depuis que Riyad a pris faits et causes pour Israël dans le dossier palestiniens, refusant de condamner le transfert de l'ambassade US à Qods, la Jordanie est enclin à se rapprocher du Qatar.