La France a menacé mardi 8 mai d’attaquer la Syrie si Damas « fait de nouveau recours à l’armes chimiques ». Cette nouvelle menace confirme l'alignement total de Paris sur les politiques bellicistes de la Maison Blanche au Moyen-Orient.
Dans la nuit du 13 au 14 avril, les États-Unis, le Royaume-Uni et la France ont attaqué des sites d'infrastructures militaires de la Syrie sous prétexte de répondre à une attaque chimique présumée aux forces du Président Bachar Assad. Cette coalition tripartite a tiré 101 missiles, dont 71 ont été intercepté à l'approche de leurs objectifs.
Cette agression tripartite unilatérale contre la Syrie, le président français a reconnu d'ailleurs son caractère illégal en affirmant que la frappe relevait plutôt d'une démarche destinée à "défendre l'honneur de la communauté internationale".
Les frappes ont été effectuées d'ailleurs au moment où les inspecteurs de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) devaient se rendre à la ville syrienne de Douma afin d'établir la vérité sur la prétendue attaque chimique.
Mardi dans la matinée, la ministre française des armées, Florence Parly, a évoqué une "riposte potentielle" par une frappe aérienne contre Damas si ce dernier utilisait encore des armes chimiques. Ce qui revient à dire que la porte est toujours ouverte pour accuser gratuitement et sans preuve Damas d'attaque chimique et justifier de la sorte des frappes militaires contre le territoire syrien.
Les analystes politiques voient à travers cette nouvelle sortie anti-syrienne d'un officiel français, un signe supplémentaire de l'engagement militaire directe de la France sur les pas des Américains dans des guerres que ces derniers ont déclenchées et entretiennent.
Selon Pierre le Corf, fondateur de l'ONG WeAreSuperheroes et l'un des rares humanitaires européens présents dans la ville d'Alep, « évidemment que la France a la preuve que les terroristes disposent d'armes chimiques mais la vérité n'a aucune importance. L'intérêt de la guerre en Syrie, c'est de la maintenir et de ne pas perdre la guerre, ils sont prêts à tout. Et aujourd'hui les gens qui sont morts à Douma, ce sont soit des cadavres qui étaient utilisés, soit des gens qui ont été sacrifiés.»