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Sans le PGAC, Israël risquera gros

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Un soldat israélien à bord d'un char dans la région du Golan occupé. ©AFP

Trump a annoncé lundi soir vouloir révéler sa décision sur l'accord nucléaire (PGAC, NDLR) signé avec l'Iran en 2015 dès mardi 8 mai. Al Quds al-Arabi, qui parait à Londres, publie un article signé Assam Noman où il promet "trois surprises iraniennes" à Trump, si ce dernier décidait de se retirer du PGAC. 

"Trump se prend pour un auteur de romans à suspens. Il joue avec les mots et évite de dévoiler clairement ses intentions. Son conseiller pour la sécurité affirme que son retrait ne fait pas de doute tandis que pour d'autres, sa décision n'a pas encore été prise. Dans le camp d'en face, les Iraniens, eux, savent au moins ce qu'ils ont à faire. Ils se retireront du PGAC très rapidement si Washington le quitte et refusent catégoriquement toute renégociation de l'accord. Mais anticipons un peu les positions de chaque partie pour voir où en sera le monde au lendemain de l'annonce de Trump."  

Les trois options de Trump 

Le président américain pourra rester dans l'accord pour satisfaire ses alliés britanniques, français et allemands. Ou alors il pourra se retirer du PGAG, refuser de prolonger la suspension des sanctions et vouloir renégocier le texte. Mais il y a un troisième cas de figure selon lequel Trump quitterait à la fois le PGAC et annoncerait de nouvelles sanctions contre l'Iran.

Pour chacune de ces trois options, l'Iran a sa réponse :

Il se peut que Téhéran accueille à bras ouverts le retrait US de l'accord nucléaire, ce qui est peu probable. Ou alors il condamnera le refus américain de prolonger la suspension des sanctions et sa décision d'établir de nouvelles restrictions. Mais il y a également une troisième option : les Iraniens ont la possibilité de condamner le retrait US de l'accord tout en en faisant le fondement d'une stratégie d'endiguement anti-américaine en Syrie où Washington cherche à faire face à l'Iran. 

Entre temps, il y a Israël qui souffle malicieusement sur les braises, quitte à obtenir à la fois le retrait américain du PGAC et le durcissement des sanctions anti-iraniennes. Mais ce ne serait peut-être pas la meilleure des choses que Tel-Aviv aura à faire dans toute cette histoire. Le PM israélien cherche à réaliser un triple objectif : en Syrie, il veut contrer l'Iran et marginaliser la Russie. Face au Hezbollah, c'est le soutien politique et militaire de l'Europe dont il veut s’assurer. Et puis ses convoitises en Syrie le poussent à en chercher le démembrement à base de critère confessionnel et à écarter de la sorte une bonne fois pour toutes la menace d’une Syrie arabe et souveraine.  

Or, sur ce triple terrain, Israël se heurte à l'Iran : les Iraniens disent ne vouloir à aucun prix lâcher le Hezbollah ou la Résistance palestinienne, ni d'ailleurs la Syrie dans sa guerre contre le terrorisme. Quant à l'accord, leur intransigeance est intégrale. C'est là alors que les événements pourraient prendre une fâcheuse tournure et nuire en fin de compte à leur protégé israélien. Comment? 

Le retrait américain décidera l'Iran à reprendre son enrichissement d'uranium à 20% voire à 60% ou à 100%. Après avoir décrété la mort d'un accord internationalement reconnu, les Américains ne pourraient reprocher à l'Iran ce retour de bâton. Or, la perspective d'un Iran doté d'uranium enrichi est la pire des choses qui puisse arriver à Israël et à ses amis arabes. En second lieu, la fin de l'accord sonnera le glas de toute possibilité de l’entente et dès lors, il n'y aurait plus aucun obstacle à ce que l'Iran franchisse une nouvelle étape et mobilise les composantes irakienne, syrienne, libanaise et palestinienne de l'axe de la Résistance en vue d'un face-à-face total avec le camp américain. Et qui en pâtira le premier? Évidemment, Israël. Et cette guerre aura aussi une face bien " cachée" : Israël et les institutions qui s'en réclament ne resteront pas à l'abri d'une "softwar". Après tout, il s’agirait d’une « défense bien légitime » puisque ce sera l’Amérique qui a déclaré le premier la guerre à l'Iran et non l’inverse.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV