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Pourquoi les troupes US sont-elles présentes au Yémen ?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Des soldats américains et saoudiens. (Photo d'illustration)

La vraie fausse révélation du Pentagone au sujet de l'implication directe des forces américaines dans l'agression contre le peuple yéménite a un objectif qui ne s'avoue pas si facilement : faire face non seulement à la Résistance mais encore à la Chine. D'autant plus que les frictions entre les Américains et les Chinois à Djibouti, situé pas loin du Yémen s'amplifient de jour en jour et que cet état de choses inquiète autrement les Américains. 

Selon l’article du New York Times, les commandos américains aideraient les militaires saoudiens à prendre pour cible des sites balistiques au Yémen, sites que les Américains prétendent avoir été construits et entretenus à la fois par l'Iran et le Hezbollah, bien que cette accusation ne soit ni prouvée ni logique dans la mesure où le pays est sous un embargo draconien depuis 4 ans. 

Le département de la Défense des États-Unis confirme par ailleurs que le nombre des commandos en question restait très limité et que ces derniers n’avaient pas pour mission de prendre part aux combats terrestres contre les Yéménites et qu’elles fournissaient uniquement des formations militaires aux soldats saoudiens pour qu’ils puissent détruire les « missiles iraniens ».

Qu'en est-il réellement? 

Cité par l'agence de presse iranienne Fars, un commandant militaire d’Ansarallah a déclaré, sous couvert de l’anonymat, que des commandos américains, dont le nombre dépassait largement celui annoncé par le Pentagone, se trouvaient sur place depuis six mois.

« Près de 300 forces spéciales américaines sont impliquées dans la guerre contre le Yémen. Elles aident les Saoudiens à localiser les sites où sont fabriqués les missiles yéménites et elles apprennent aux Saoudiens comment détruire aussi ces sites », a-t-on appris de la même source.  S'il est vrai que la formation à l'Américaine des forces saoudiennes s'avère bien peu efficace dans la mesure où les frappes au missile des forces yéménites sont désormais quotidiennes et sans répit, il n'en reste pas moins que les États-Unis s'offrent par force spéciale interposée, une visibilité sur le détroit stratégique "Bab el-Mandeb" et sur la mer Rouge, par où la Chine transite le gros de ses marchandises vers l'Europe. Ils se procurent aussi la possibilité de refaire le show auquel s'est prêtée en décembre 2017 Nikkey Haley pour accuser l'Iran de trafic de missiles aux "Houthis". 

 

Certaines sources affirment aussi que cette implication directe US est le prix à payer pour convaincre Riyad d'envoyer ses forces en Syrie, non pas pour s'y battre puisqu'elles en sont totalement incapables, mais surtout pour y servir de couverture aux forces de combat US et françaises et britanniques, bref de l'Otan. 

Mais quelles sont les chances de succès de cette hasardeuse entreprise américaine? 

Au Moyen-Orient l'administration Trump va d'une défaite à l'autre tant est grande la part de sa politique de navigation à vue : la présence US au Yémen face au peuple yéménite revient à reconnaître la défaite militaire de l'Arabie saoudite. Les Américains envisageraient sans doute dans les semaines à venir un assaut contre le port d'al-Hudaydah et la côte ouest yéménite, quitte à approfondir l'ancrage populaire d'Ansarallah auprès des Yéménites, y compris cette frange de la population fidèle à Hadi qui commence à perdre toute illusion. Quant à Riyad il devra encore et encore desserrer les cordons de sa bourse. Mais l'Amérique va-t-elle gagner? Personne aussi bien que Trump lui-même, ardent défenseur du retrait US du Moyen-Orient avant son arrivée à la Maison Blanche, ne connaît la réponse : en Irak et en Afghanistan, les États-Unis se sont enlisés. Ils le seront davantage au Yémen où les gens sont connus pour leur pugnacité au combat et leur haine contre les Américains. 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV