Le torchon brûle entre le roi jordanien et le prince héritier saoudien depuis la participation de la Jordanie à la conférence d’Istanbul malgré les injonctions de Riyad à boycotter ce sommet.
La participation de la Jordanie à la conférence d’Istanbul a semé la discorde entre le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et le roi Abdallah II de Jordanie, au point que l’Arabie saoudite a décidé de rompre ses liens économiques avec la Jordanie et de suspendre les aides annuelles que Riyad lui verse, rapporte le journal libanais Ad-Diyar.
Mais ce différend entre les deux hommes ne s’est pas arrêté là et les hostilités entre eux se sont amplifiées jusqu’à ce que le roi de Jordanie laisse échapper un « Honte à toi ! » en s’adressant à Salmane.
Après qu’Abdallah II a refusé de se plier à la demande de Ben Salmane lui enjoignant de ne pas participer à la conférence d’Istanbul, le roi de Jordanie a quitté Riyad sans serrer la main de Ben Salmane et a pris le chemin de retour vers Amman à bord de son jet privé.
Et, toujours selon le journal Ad-Diyar, Dieu seul sait quelle calamité aurait pu frapper les deux pays si les officiers haut gradés du ministère de la Défense n’avaient pas intercédé pour empêcher le prince héritier fou de rage de commettre l’irréparable en ordonnant d’abattre l’avion transportant le roi Abdallah.
Dès qu’il a gravi les marches de son palais royal à Amman, le roi Abdallah a sur-le-champ chargé son directeur du service des renseignements militaires de se rendre à Damas portant le message dans lequel le roi Abdallah mettait tous les arsenaux jordaniens à la disposition de l’armée syrienne pour que la Syrie puisse défendre ses frontières communes avec la Jordanie, la Jordanie annonçant par ce message être entièrement disposée à préserver ses frontières communes avec la Syrie contre le takfirisme.
Le roi Abdallah a également formulé son souhait de pouvoir rencontrer le président syrien dans la capitale jordanienne Amman, mais le président Assad a présenté ses excuses en disant qu’en raison de son voyage à Sotchi, il avait dû décommander tous ses rendez-vous à l’étranger.
Et le président Assad d’ajouter : « Le sort de la Syrie et celui de la Jordanie ne font qu’un et le fait que le roi de Jordanie ait conscience de la gravité de la situation et des risques encourus en cas d’infiltration des takfiristes via les frontières jordaniennes est une raison suffisante pour que la Syrie tende la main à la Jordanie. »