Les Européens ont déjà beaucoup perdu sur le marché iranien peuplé par 80 millions de consommateurs. Si l’Europe n’avait pas emboîté le pas aux politiques hostiles des États-Unis, elle aurait pu être maintenant le premier partenaire commercial de l’Iran.
L'Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS) s’est penché dans un article sur le commerce des pays étrangers dont les Européens avec l’Iran.
Le 16 janvier 2016, il y a deux ans jour pour jour, l’Union européenne a levé les sanctions qu’elle avait imposées à l’Iran. Seules des restrictions liées aux biens militaires, technologies nucléaires et balistiques, biens à double usage, logiciels, métaux bruts et semi-finis, étaient maintenues.
Cette décision de l’UE faisait suite à la signature de l’accord historique entre l’Iran et les 5+1 en juillet 2015, à Vienne. Depuis, on est témoin de la hausse des exportations de l’Europe envers l’Iran.
D’après l’Iran Trade Promotion Organization, les exportations de biens en Iran des 4 plus gros exportateurs européens, soit l’Allemagne, la France, l’Italie et les Pays-Bas, ont atteint 5,2 milliards de dollars sur les 9 premiers mois de l’année iranienne 2017/2018.
On peut donc estimer que les exportations de ces 4 pays devraient s’approcher de 7 milliards de dollars en 2017/2018, ce qui signifierait une croissance de 61 % par rapport aux exportations de ces mêmes pays en Iran en 2015, c’est-à-dire avant que les sanctions soient effectivement levées.
Mais ce taux d’exportations aurait pu être beaucoup plus élevé qu’il ne l’est pas actuellement, si les Européens n’auraient pas suivi les politiques et les sanctions hostiles qu’avaient imposées les États-Unis à l’encontre de l’Iran tout au long de la dernière décennie.
L’Europe, donc, ne peut pas redevenir, comme dans les années 2000, le premier partenaire commercial de l’Iran. Pourquoi ? Parce que pendant l’absence des Européens, due à leur suivisme envers les USA, ils ont été devancés par la Chine, la Turquie et la Corée du Sud.
Les Européens risquent de perdre encore ce qu’ils ont gagné sur le marché iranien après la levée en 2015 d’une partie des sanctions internationales, s’ils rallient la décision du président américain Donald Trump qui entend démanteler l’accord sur le nucléaire iranien signé entre l’Iran et les 5+1, le 14 juillet 2015, à Vienne.
