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La coalition israélo-arabe ne peut rien contre l’Iran

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Sur cette photo prise le 23 mai 2017, le président Donald Trump et le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu se serrent la main au musée de Qods. ©AP

Le budget de 500 millions de dollars consacré par les États-Unis à la guerre en Syrie n’est certainement pas destiné à la lutte contre Daech, qui a déjà perdu une grande partie des territoires qu’il occupait, mais à ressourcer des groupes armés arabo-kurdes, écrit Rai al-Youm.

Dans un éditorial intitulé « Israël et les États-Unis projettent-ils une seconde guerre en Syrie ? », le journal panarabe a rapporté qu’aucune coalition ne pouvait contrecarrer l’influence grandissante de l’Iran dans la région. Il affirme :

« Le général Gadi Eizenkot, chef d’état-major de l’armée israélienne, redoute le poids menaçant, comme il l’avait dit, de l’Iran. Il cherche désormais à former une coalition avec les pays arabes, car Tel-Aviv, désavantagé du point de vue militaire, craint une nouvelle confrontation.

Dans une conférence à l’université de Herzliya, Eizenkot a répété ce qu’il avait dit en novembre dernier au journal saoudien Ilaf. Il avait prévenu qu’Israël rejoindrait une coalition de pays visant à contenir l’influence du chiisme en Syrie. Il a aussi accusé l’Iran de créer deux croissants chiites : le premier commence à Mazar-i-Sharif en Afghanistan, passe par l’Irak, la Syrie et le Liban, et atteint la bande de Gaza. Le second s’élance du golfe Persique jusqu’au Yémen et la mer Rouge.

Il n’a pas cité les pays qui adhéreront à la coalition anti-chiite, mais la participation des pays du golfe Persique, dont l’Arabie saoudite, Bahreïn et les Émirats arabes unis, n’est pas exclue. La présence de l’Égypte et de la Jordanie est plus douteuse.

Cette nouvelle intervient alors qu’Israël et les États-Unis ont secrètement signé le 29 décembre dernier un accord stratégique visant à développer leur coopération dans le domaine de la lutte contre la menace nucléaire iranienne et contre les ambitions croissantes de Téhéran dans la région. James Mattis, secrétaire américain à la Défense, a même exhorté le gouvernement de Doha à régler rapidement son litige avec Riyad.

La question fondamentale qui se pose est de savoir comment cette nouvelle coalition va s’y prendre pour restreindre la sphère d’influence de l’Iran en Syrie. Coordonnera-t-elle son action avec le projet d’une seconde guerre israélo-américaine en Syrie ?

Depuis le début du conflit en Syrie, les États-Unis ont déboursé chaque année un milliard de dollars, ce qui fait un total de 7 milliards. Mais seraient-ils inconscients au point de se confronter aux deux grandes puissances militaires de la région que sont la Russie et l’Iran ?

Dans le nouveau budget annuel des États-Unis, 500 millions de dollars sont destinés à la guerre en Syrie. Mais il va de soi que cette somme ne sera certainement pas consacrée à la lutte contre Daech, qui a déjà perdu une grande partie des territoires qu’il occupait, mais à ressourcer des groupes armés arabo-kurdes. L’objectif étant de freiner la reconstruction de la Syrie.

La présence de l’Iran en Syrie et au Liban représente de réels dangers pour Israël, peu importe que cette présence soit directe via les conseillers militaires iraniens, ou indirecte via les forces du Hezbollah et des combattants chiites en Afghanistan, en Irak et au Pakistan. Le secrétaire général du Hezbollah libanais, Seyyed Hassan Nasrallah, a annoncé dans un discours récent que ses forces étaient fin prêtes à affronter Israël.  

Néanmoins, nous doutons fort que l’Iran puisse être une menace pour l’Arabie saoudite. Si Israël veut lutter contre l’influence de l’Iran en Syrie, eh bien qu’il tente le coup et qu’il cesse d’entraîner d’autres pays dans la ronde, eux qui ont déjà subi de lourdes pertes dans les guerres en Syrie et au Yémen. »

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SOURCE: FRENCH PRESS TV