Le Parlement catalan a voté, ce vendredi 27 octobre, la résolution déclarant que la région devient un « État indépendant prenant la forme d’une République », ouvrant la voie à un processus constitutionnel pour séparer la Catalogne de l’Espagne.
Moins d’une heure plus tard, le Sénat a voté l’application de l’article 155 de la Constitution qui autorise Madrid à mettre la Catalogne sous tutelle et à destituer son exécutif.
Le Premier ministre espagnol, Mariano Rajoy, a convoqué un conseil des ministres extraordinaire vendredi à 18 heures, après avoir obtenu le feu vert du Sénat pour des mesures de mise sous tutelle de la Catalogne. Parmi ces mesures figure notamment la destitution des dirigeants indépendantistes de la région à Barcelone, où la majorité séparatiste au Parlement a proclamé l’indépendance quelques minutes avant le vote du Sénat à Madrid.
Le Parlement de Catalogne a adopté vendredi une résolution déclarant que la région devient un « État indépendant prenant la forme d’une République », avant d’entonner l’hymne indépendantiste, en l’absence de l’opposition.
« Nous constituons la République catalane, comme État indépendant et souverain, de droit, démocratique et social », lit-on dans le préambule de cette résolution, approuvée par 70 députés sur un total de 135 à l’issue d’un vote à bulletins secrets. Ont été comptabilisés 70 « oui », 10 « non » et deux abstentions. Auparavant, la majorité des députés de l’opposition avait quitté l’hémicycle en signe de protestation.
Plusieurs dizaines de milliers de manifestants indépendantistes à Barcelone, massés à l’extérieur du parc abritant le Parlement de Catalogne, ont salué par des clameurs de joie l’annonce de la proclamation d’une République catalane. Des hourras, des applaudissements et le cri « indépendance » en catalan sont montés de la foule des électeurs indépendantistes — de l’extrême gauche au centre droit — qui ont ensuite entonné avec ferveur l’hymne de la Catalogne, la plupart le poing levé.
Dans ses attendus, la résolution demande à l’exécutif catalan de négocier sa reconnaissance à l’étranger, alors qu’aucun État n’a manifesté son soutien aux indépendantistes.
Cette proclamation solennelle entre en vigueur vendredi, après avoir déjà été signée (mais pas votée) par les députés indépendantistes le 10 octobre. Elle avait alors été invalidée par le Tribunal constitutionnel, tout comme le référendum organisé par le gouvernement catalan le 1er octobre et toutes les mesures complémentaires.
Dans la foulée, le chef du gouvernement espagnol, le conservateur Mariano Rajoy, a annoncé via Twitter que « l’État de droit restaurera la légalité en Catalogne ».
Le dirigeant conservateur a demandé à tous les Espagnols de « garder leur calme », dans un message signé de ses initiales, tandis que le Sénat espagnol vient de voter la mise en œuvre de l’article 155 de la Constitution afin d’accorder au gouvernement central la possibilité de mettre la Catalogne sous tutelle. Le gouvernement veut destituer l’exécutif régional, contrôler la police et mettre sous tutelle le parlement régional.
La dernière tentative de la Catalogne pour déclarer son indépendance remonte à 1934, lorsque le président de l’époque Lluis Companys avait proclamé une « République catalane » au sein d’une « République fédérale espagnole ».
Avec AFP