Alors que les négociations sur la formation du nouveau gouvernement allemand ont été entamées, le journal Der Spiegel a fait part de la décision prise par l’actuel gouvernement de reconduire les missions extrafontalières de l’armée allemande, et ce, sans l’approbation des députés du Bundestag.
« Selon les prévisions des milieux politiques allemands, les négociations entre les partis politiques se poursuivront au moins jusqu’à la fin de l’année en cours », a rapporté Die Deutsche Welle.
L’actuel gouvernement allemand, qui est composé du Parti démocrate-chrétien, de l’Union chrétienne-démocrate et du Parti social-démocrate (SPD), envisage de prolonger les missions de l’armée allemande en Afghanistan et dans la lutte contre Daech, et ce sans avoir obtenu le vote du Bundestag.
Les missions extrafontalières de l’armée allemande se termineront à la fin de cette année. Si cette décision est entérinée, ces missions seront prolongées jusqu’à la fin du mois de mars et par la suite le nouveau gouvernement et les nouveaux députés du Bundestag décideront de sa prolongation.
Se référant à ses sources d’information, Der Spiegel a écrit que l’évocation de telles décisions montre que personne ne s’attend à ce que les négociations entre l’Union chrétienne-démocrate, l’Union chrétienne-sociale en Bavière, les Verts et les Libéraux sur la formation d’un nouveau gouvernement, aboutissent de sitôt.
Angela Merkel, l’actuelle chancelière allemande, qui en tant que chef de l’Union chrétienne-démocrate, qui a le plus grand nombre de représentants au Bundestag, sera de nouveau la chancelière du nouveau gouvernement, essaie de montrer aux alliés étrangers de l’Allemagne que ce pays est un partenaire de confiance dans les opérations internationales.
En Afghanistan, les forces allemandes participent à la formation des forces de l’armée nationale. L’armée allemande soutient également la coalition internationale anti-Daech en Syrie et en Irak. Les jets Tornado de l’armée allemande ont participé aux opérations de reconnaissance et de ravitaillement en vol des avions de combat de la coalition internationale anti-Daech.
À la suite des attentats de Paris en 2014, Berlin a rejoint cette coalition.
Les jets Tornado de l’Allemagne étaient déployés sur la base d’Incirlik en Turquie. Mais après la détérioration des relations entre Berlin et Ankara, le gouvernement allemand a décidé l’été dernier de transférer ses jets dans une nouvelle base en Jordanie. Environ 200 soldats allemands ont été déployés dans cette base et les jets allemands décolleront de Jordanie à partir du début du mois d’octobre.
L’armée allemande a l’intention de réduire cette mission et selon une information parvenue à Der Spiegel, à partir d’octobre prochain, 4 des 6 Tornado allemands participeront aux opérations de la coalition internationale anti-Daech dirigée par les États-Unis.
L’armée allemande a affirmé que la réduction de cette unité n’affecterait en rien son efficacité et que l’Allemagne accomplirait toutes les missions que cette coalition lui a confiées.
En Afghanistan, les soldats allemands coopèrent avec l’armée afghane en tant que conseillers militaires, sans cependant participer aux opérations dans ce pays. Les militaires allemands sont déployés dans les zones quasiment stabilisées du nord de l’Afghanistan. Presque un tiers du territoire afghan est toujours contrôlé par les talibans.
Ces derniers jours, on assiste à des discussions au sein du gouvernement allemand portant sur l’envoi de davantage de forces en Afghanistan. En réaction à la politique du président américain, Donald Trump, d’augmenter le nombre de ses militaires en Afghanistan, le ministre allemand de la Défense a demandé l’envoi de nouvelles forces allemandes dans ce pays. Actuellement, les forces allemandes comptent 976 soldats. Le ministre allemand de la Défense a parlé de l’augmentation à 1 400 soldats du contingent allemand. Mais le ministère allemand des Affaires étrangères, qui est issu du Parti social-démocrate, est contre cette décision.