Le président iranien Hassan Rohani a prononcé une allocution à la 72e Assemblée générale de l’ONU à New York.
« À la tribune de la plus grande assemblée internationale, j’affirme haut et fort que l’équité et la modération sont les conduites choisies par le peuple iranien. L’équité, et non l’isolement ou l’hégémonie ; l’équité, et non l’indifférence », a-t-il dit d’emblée.
« Notre approche est pacifique et conforme aux droits des peuples. Nous rejetons la violence et soutenons les opprimés. Nous n’employons pas l’outil de la menace et rejetons toute menace venant d’autrui. Notre langue est la langue de la dignité, non pas celle de la menace. Nous sommes pour le dialogue, mais pour un dialogue équitable et respectueux », a-t-il dit.
Au sujet de l’extrémisme religieux et la lutte contre le terrorisme, il a donné un aperçu historique :
« L’Iran a depuis toujours été le porte-étendard de la tolérance inter-religieuse et inter-ethnique. Nous sommes issus du même peuple qui a libéré les Juifs du joug de Babel ; nous avons accueilli à bras ouverts les Arméniens chrétiens ; nous avons forgé, à nous seuls, un continent multiculturel, qui accueille en son sein une diversité ethnique et religieuse sans égal. Je veux parler de l’Iran, le pays qui a toujours soutenu les opprimés de la terre ; dans les siècles passés, nous avons pris la défense des droits des juifs et aujourd’hui, nous prenons la défense des droits des Palestiniens. L’Iran est le pays en quête de justice et de paix. »
Hassan Rohani a fait remarquer que le pays ne cherchait à retrouver ni son « empire d’antan », ni à « imposer au monde sa religion officielle et les idéaux de sa Révolution ». « Nous croyons en la solidité de notre culture, en la vérité de notre religion et en l’authenticité de notre révolution. C’est pourquoi nous n’en faisons pas des instruments à des fins hégémoniques », a-t-il martelé.
Il s’est ensuite attardé sur l’accord nucléaire conclu à Vienne en 2015 : « Le sens de l’équité émane d’un peuple qui ne scande pas des slogans, mais passe à l’acte. L’accord nucléaire en est la meilleure preuve. Il est le résultat de deux ans de négociations intenses. Il est approuvé par le Conseil de sécurité des Nations unies et la communauté internationale. Il a été inséré dans la résolution 2231 du Conseil de sécurité. L’accord nucléaire n’est pas la propriété d’un ou deux pays ; il est un document du Conseil de sécurité et appartient à la communauté internationale. »
« L’accord nucléaire a instauré un nouvel engagement dans les relations internationales. Un engagement basé sur le partenariat et la construction, entre nous et le reste du monde. Nous laissons donc ouvertes les portes de la coopération. Nous avons conclu des dizaines de contrats de développement aussi bien avec les pays de l’Occident que de l’Orient. Certains pays se sont privés de cette nouvelle opportunité, ils se sont auto-sanctionnés ; et maintenant, ils regrettent, ils se sentent dupés. Nous devons la non-prolifération de l’arme nucléaire à la science et, surtout, à la résistance du grand peuple iranien. C’est notre art et notre tactique », a ajouté le président iranien.
Le président iranien a déclaré :
« On voulait nous priver de l’arme nucléaire que nous n’avons jamais possédée. Cependant, nous ne craignons pas la privation de quelque chose que nous n’avons pas. Il est intolérable de voir le régime sioniste menacer la région et le monde avec son arme nucléaire, transgresser toutes les lois internationales et faire la morale aux nations pacifistes. […]
J’ai la conviction que la République islamique d’Iran ne sera pas le premier pays à violer l’accord nucléaire, mais répondra fermement à celui qui le violera. Il serait regrettable que cet accord soit détricoté par des politiciens parjures, le monde entier en serait affecté. Mais même cela ne pourra détourner la RII de la route du progrès et de l’engagement. […]
En violant ses engagements internationaux, l’administration américaine ne fait que nuire à sa propre réputation et perdre la confiance des États et de leurs peuples. »