Le commerce d’armes avec Riyad a apparemment ses propres règles et quant à l’accord d’achat d’armements à la Russie, les Saoudiens semblent vouloir jouer avec la partie russe.
L’agence de presse russe Sputnik rapporte les propos du patron de Rostec [compagnie industrielle russe destinée aux secteurs civil et militaire], qui fait allusion aux conditions pesées par Riyad, en préalable, à l’achat d’armements aux Russes.
« L’Arabie saoudite a exigé de la partie russe que les armements militaires soient produits sur le territoire saoudien. En plus, les Saoudiens ont demandé à Moscou de ne pas livrer les systèmes de missile S-300 à l’Iran », affirme Sergueï Tchemezov, président de la compagnie Rostec.
La Russie et l’Arabie saoudite ont signé un accord préliminaire de coopération militaire d’une valeur de 3,5 milliards de dollars, selon le patron de Rostec qui ajoute :
« Pourtant, l’Arabie saoudite a posé des préalables à la réalisation de cet accord, en ce sens que la Russie s’engage à leur confier une partie des activités de développement du projet, de sorte que la production se fasse à l’intérieur, même, de l’Arabie saoudite. Mais au regard de la Russie, il est impossible de les impliquer à ce point. La seule chose que nous puissions faire pour eux serait de construire [sur le territoire saoudien] une usine de fabrication d’armes légères comme la Kalashnikov. »
Selon cet entrepreneur russe, la valeur des contrats signés au cours de ces cinq dernières années entre la Russie et l’Arabie saoudite s’estime à environ 20 milliards de dollars ; « mais ces contrats n’ont pas encore été réalisés. »
« Les Saoudiens se sont joués de nous », ajoute le patron de Rostec, avant d'éclaircir la duperie des Saoudiens concernant les contrats militaires avec Moscou : ne pas exporter de S-300 en Iran pour obtenir les contrats de vente d'équipements militaires.