Sur la question du climat, les dirigeants du G7 ne sont pas parvenus à trouver un accord. Donald Trump a affirmé qu'il trancherait la semaine prochaine. Angela Merkel a regretté une discussion "pas du tout satisfaisante".
Les dirigeants du G7 ont reconnu, ce samedi à Taormina en Italie, leur incapacité à trouver un terrain d'entente avec les États-Unis sur la lutte contre le réchauffement climatique, et en prendront acte dans leur déclaration finale.
Dans un tempo surprenant, le président américain Donald Trump annonçait, au même moment, d'un tweet, qu'il trancherait "la semaine prochaine" sur un éventuel retrait de l'accord de Paris, source du désaccord avec ses partenaires européens.
"La discussion sur le sujet du climat a été très difficile, pour ne pas dire pas du tout satisfaisante", a affirmé la chancelière allemande Angela Merkel. "Nous avons une situation à six contre un, ce qui signifie qu'il n'y a encore aucun signe quant à savoir si les États-Unis resteront ou non dans l'accord de Paris" sur le climat", a-t-elle ajouté.
Le climat et le commerce international constituent les deux grands points de divergence entre les États-Unis et ses partenaires du G7 (Grande-Bretagne, Allemagne, France, Canada, Italie, Japon), réunis depuis vendredi à Taormina, en Sicile. Donald Trump, qui avait averti avant le G7 qu'il ne déterminerait sa position qu'après ce sommet, n'a pas varié, malgré les plaidoyers des six autres dirigeants en faveur de l'accord de Paris.
L'Élysée se refuse à parler d'"échec", même s'il reconnaît que "ce n'est pas une formulation idéale". L'accord de Paris, conclu en novembre 2015, vise à contenir la hausse de la température mondiale sous la barre des 2°C par rapport aux niveaux préindustriels. Les États-Unis pourraient sortir purement et simplement de cet accord âprement négocié ou rester, mais annoncer une révision à la baisse de leurs objectifs de réduction d'émissions de gaz à effet de serre.
L'administration Trump estime que les niveaux sur lesquels l'administration de Barack Obama s'est engagée constitueraient un frein à la croissance économique américaine, une analyse qui ne fait pas, loin s'en faut, l'unanimité parmi les économistes. Sur l'autre question épineuse du G7, le commerce, les Français espèrent que le communiqué final fera une référence explicite au système multilatéral et à l'OMC (Organisation mondiale du commerce).
Donald Trump, qui prône un certain nationalisme économique pour favoriser le "made in America", a décidé fin avril le "réexamen" de tous les accords commerciaux signés par les États-Unis, dont celui de l'OMC, afin de lutter contre les "violations et abus" qu'ils entraînent selon lui. Depuis son arrivée au pouvoir, l'administration Trump a critiqué le système de règlement des conflits de l'OMC, son outil clé pour éviter des guerres commerciales, et aurait même, selon la presse américaine, envisagé d'ignorer purement et simplement ses décisions, menaçant de facto la fonction même de l'OMC.
Gearóid Ó Colmáin, journaliste irlandais et Jean-Maxime Corneille, analyste politique s'expriment sur ce sujet.