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Égypte: revers pour les opposants à la rétrocession de deux îles à Riyad

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le probable retour dans le giron de Riyad des îlots de Tiran et Sanafir a suscité un tollé sur les réseaux sociaux et des manifestations contre le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi. ©AP

Un tribunal des référés égyptien a infligé un revers dimanche aux opposants à la rétrocession de deux îlots de la mer Rouge à l'Arabie saoudite en invalidant une décision de justice précédente en leur faveur.

Selon l’AFP, cette rétrocession voulue par le gouvernement égyptien, mais très critiquée dans le pays, fait l'objet d'une série de décisions de justice contradictoires ces derniers mois.

Le gouvernement égyptien avait annoncé en avril 2016 la rétrocession à Riyad des deux îlots de Tiran et Sanafir, soulevant alors une vive controverse et déclenchant des manifestations contre le gouvernement d’Abdel Fattah al-Sissi.

Depuis, le dossier est tombé dans un imbroglio juridique: les deux camps s'affrontent devant les tribunaux, et plusieurs jugements annulant la rétrocession des deux îles, ou au contraire maintenant la cession prévue par le gouvernement, ont été prononcés par la justice.

En janvier la Haute cour administrative avait ainsi invalidé l'accord de rétrocession, signé à l'occasion de la visite au Caire du roi Salmane d'Arabie saoudite en avril 2016.

Mais dimanche, un tribunal des référés au Caire a estimé que ce jugement « n'était pas à prendre en compte », selon l'avocat qui a intenté le recours devant ce tribunal, Ashraf Farahat.

Si le jugement de la Haute cour administrative a été remis en cause par le tribunal des référés c'est parce que « le pouvoir judiciaire n'a pas le droit de s'ingérer dans des questions de souveraineté », a expliqué Me Farahat, précisant que cette règle s'appliquait « aux accords et traités internationaux ».

Le gouvernement avait justifié la rétrocession en expliquant que les deux îlots, situés près de la pointe sud de la péninsule du Sinaï, à l'entrée du golfe d'Aqaba, appartenaient à l'Arabie mais que Riyad avait demandé en 1950 au Caire d'en assurer la protection.

Mais selon Khaled Ali, l'avocat qui avait présenté le recours devant la justice administrative et obtenu l'annulation de la rétrocession, le tribunal des référés n'a pas compétence pour se prononcer sur un tel dossier.

Le pouvoir « essaie de créer une fausse légitimité à travers un tribunal qui n'a pas juridiction, afin de justifier le passage de l'accord (de rétrocession) au Parlement », a-t-il accusé.

Le gouvernement a envoyé l'accord de rétrocession au Parlement dans l'espoir de le faire entériner, mais les députés n'ont pas encore débattu du dossier, a indiqué à l'AFP le parlementaire Tarek al-Khouli, secrétaire de la commission des Affaires étrangères.

Le jugement de dimanche intervient alors que les relations entre l'Égypte et l'Arabie saoudite connaissent un léger dégel après plusieurs mois de désaccords au sujet de dossiers régionaux comme la Syrie ou le Yémen.

En mars, le géant saoudien Aramco a ainsi repris ses premières livraisons de pétrole vers l'Égypte après une suspension de plusieurs mois.

Avec AFP

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SOURCE: FRENCH PRESS TV