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Retour sur le discours de Nasrallah sur la Palestine

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Retour sur le discours de Nasrallah sur la Palestine.

Suite à l’actualité au Moyen-Orient, notamment en Syrie et en Irak, où les deux armées nationales et leurs alliés enchaînent les victoires, la Palestine revient sur le devant de la scène. Ces trois dossiers ont fait partie du discours télévisé de Sayyed Hassan Nasrallah, secrétaire général du Hezbollah, daté du 16 février 2017. [i]

Analyser les discours de Sayyed Hassan Nasrallah n’est pas une mince affaire. Ils sont d’une densité particulière et d’une visée multidimensionnelle. Le discours du chef du Hezbollah est du même acabit que l’interview du président Bachar al-Assad accordée à des médias officiels français. [ii]

Les auditeurs du chef du Hezbollah peuvent s’apercevoir qu’il apparaît plus que jamais que la guerre en Syrie a été remportée par l’axe de la Résistance et que le temps est venu de purifier le pays de la présence des terroristes. Les constatations sur les terrains militaire, diplomatique et politique en Syrie le confirment.

Cependant, une lecture précise du discours de Sayyed Nasrallah fait émerger une idée très importante, qui peut donner quelques éclairages sur les pourparlers des dirigeants israéliens sur le plan de la politique intérieure et extérieure. Suite aux victoires de l’axe de la Résistance au Moyen-Orient, la boussole de cette Résistance pourrait être réorientée de nouveau vers la Palestine, qui semble « délaissée » en ce moment.

C’est dans ce cadre que le secrétaire général du Hezbollah a mis en garde Israël, déclarant que la Résistance était prête à exploiter la moindre erreur qu’il risquerait de commettre en attaquant le Liban. Ensuite, Sayyed Nasrallah a évoqué la capacité de la Résistance à mener des frappes contre le site nucléaire de Dimona et les réservoirs d’ammoniac de Haïfa en cas de conflit. Le secrétaire général du Hezbollah semble vouloir indiquer tout simplement que les points les plus stratégiques en Israël sont à portée de la Résistance.

L’évocation du site nucléaire de Dimona entre dans la guerre dissuasive contre Israël. Cependant, le chef du Hezbollah affirme aux dirigeants israéliens qu’en ce qui concerne le Liban, ils ne peuvent plus faire ce qu’ils veulent, comme ils veulent et comme ils avaient l’habitude de faire.

Néanmoins, il est difficilement croyable que la Résistance libanaise soit assez immorale pour tuer des milliers et des milliers d’innocents, en bombardant un site nucléaire. Mais lorsque l’adversaire devient sourd, aveugle et irraisonnable, il faut bien lui parler avec les mots qu’il peut comprendre.

Le chef du Hezbollah évoque le site de Dimona pour indiquer également que cette cible stratégique est sortie de la liste des surprises qu’il a évoquées à maintes reprises. Cependant, y a-t-il d’autres points plus stratégiques et sensibles en Israël que le site nucléaire de Dimona ? Qu’est-ce qui pourrait être plus stratégique pour une puissance comme Israël que ses sites nucléaires ?

Le discours du chef du Hezbollah se situe dans le registre de la guerre psychologique qui a déjà fait ses effets. Selon la chaîne Al-Mayadeen, environ quatre mille colons ont manifesté au lendemain du discours de Sayyed Nasrallah afin de réclamer le démontage des réservoirs d’ammoniac de Haïfa. Cela indique que le peuple israélien prend les paroles de Hassan Nasrallah au sérieux, lui donnant de la crédibilité.

Après la guerre psychologique, il y a la guerre secrète. Il n’est pas anodin que le président de la République libanaise Michel Aoun mette à son tour en garde Israël. En général, les mises en garde sont multidimensionnelles et contiennent plusieurs messages de la part de leur auteur, dont un ou plusieurs avertissements, ainsi que l’absence d’une volonté d’entrer dans des conflits armés. Mais que fait un peuple si une guerre lui est imposée ?

La défense légitime n’est-elle pas un droit stipulé dans la Charte des Nations unies, chapitre 7, article 51 ? [iii]

Enfin, l’axe de la Résistance remporte les victoires contre le terrorisme et ses sponsors au Moyen-Orient. Il est indéniable que les règles du jeu ont changé. Cependant, les espoirs reposent encore et toujours sur un sursaut dans la direction d’une paix juste et équitable, même si ces espoirs sont à l’heure actuelle très réduits, face à un ennemi aveuglé par son arrogance, ce qui se retournera un jour contre lui. 

Antoine Charpentier

 

[i] Discours du secrétaire général du Hezbollah : 16-02-2017 http://program.almanar.com.lb/pdetails.php?pid=751&eid=212584&wid=5245

[ii] EXCLUSIF TF1 — l’entretien intégral de Bachar al-Assad : http://www.lci.fr/international/exclusif-tf1-l-entretien-integral-de-bachar-al-assad-2026157.html

[iii] Charte des Nations unies, chapitre VII : action en cas de menace contre la paix, de rupture de la paix et d’actes d’agression http://www.un.org/fr/sections/un-charter/chapter-vii/index.html

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SOURCE: FRENCH PRESS TV