Le président turc, Recep Tayyip Erdogan se rendra à Moscou le 10 mars pour y rencontrer son homologue russe, Vladimir Poutine.
Le président turc doit en effet participer à la 6e réunion du Conseil russo-turc de coopération de haut niveau.
L’objectif principal de la visite sera d’approfondir autant que possible les coopérations économiques entre les deux pays, a fait savoir le porte-parole du Kremlin, Dimitri Peskov.
Les autorités turques espèrent avant tout deux choses : la levée de l’embargo imposé aux importations de produits turcs en Russie et la suppression de visas d'entrée pour les ressortissants turcs.
Les relations Moscou-Ankara ont été ternies à la suite de l’incident de l’avion russe abattu par les forces turques dans le ciel syrien.
Moscou est par ailleurs opposé à la présence des troupes turques en Syrie.
Parlant de cette rencontre au journaliste d'Izvestia, le directeur du Centre d'études orientales de Moscou, Vladimir Avatkov s'est montré optimiste. Selon lui, les derniers développements en Syrie seront au cœur des discussions Erdogan-Poutine.
Ce dernier a déclaré expressément : « Les parties vont certainement examiner la perspective de la présence des miliaires turcs en Syrie. L’armée turque est sur le point d’instaurer une base militaire en Syrie. Ils veulent renforcer leur présence en Syrie et mettre en place une zone tampon à proximité de leurs frontières. »
Le journal répète en outre que les dirigeants turcs ont de nombreux plans pour le nord de la Syrie. En effet, Erdogan a annoncé qu’après la reprise de la ville syrienne d’al-Bab à Daech, son armée appuyée par les « opposants » syriens se lancerait dans la conquête de la ville à majorité kurde de Manbij.
Mais il faut dire qu’un accord a été conclu sous la médiation russe entre l’armée syrienne et les autorités militaires kurdes, en vertu duquel, les forces gouvernementales syriennes ont eu l’aval d’entrer dans les régions à majorité kurde, à compter du 3 mars.
Les forces syriennes sont ainsi chargées de prendre des mesures pour faire redémarrer services et infrastructures publics de la ville.
Les forces syriennes créent en fait une zone sûre en Syrie pour les Kurdes qui peuvent désormais être protégés face à une éventuelle attaque de la part de l’armée turque.
Il va sans dire que ces actions russes ne semblent pas être à la convenance des dirigeants turcs et qu’il est donc fort probable qu’Erdogan évoque demain avec Poutine, cette question.