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La France et le Sahel combattent les terroristes (Hollande)

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
La base militaire française de Niamey, pivot logistique de Barkhane.(Archives)

En déplacement à Gao, dans le nord du Mali, le président français François Hollande a déclaré que le combat contre les terroristes aussi bien au Sahel qu’en Irak et en Syrie était le même qu’en France. Ces propos sont tenus alors que l'intervention militaire française au Mali, en Libye, en République centrafricaine ont largement contribué de l'aveux des analystes à y répandre l'insécurité et le terrorisme. 

« Nous le savons tous, les terroristes qui attaquent notre propre territoire, qui agissent sur notre propre sol, sont liés avec ceux qui sont au Levant, en Irak et en Syrie, mais aussi ici, dans la bande sahélo-saharienne », a dit M. Hollande, cité par l’AFP, devant les soldats de l’opération Barkhane au Mali. 

Avant un sommet France-Afrique à Bamako, le chef de l’État français a précisé que la France et l’Afrique étaient confrontées à une "menace similaire", soit "l’extrémisme".

Avant M. Hollande, son ministre des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault avait dit aux nations africaines de "contrer les menaces sécuritaires" auxquelles elles étaient confrontées et d’œuvrer pour le progrès et le développement.

Le ministre français a évité d'évoquer à quel point l'intervention militaire de l'Otan en 2011 en Libye et l'effondrement de l'Etat qui s'en est suivi ont contribué à l'apparition des milices terroristes dans le nord de l'Afrique, milices qui se sont proliférées par la suite à travers tout le continent sous diverses appellations. 

Sommet de Bamako, le 14 janvier 2017. ©AFP

Des ministres de 30 pays africains ont participé, vendredi 13 janvier, à la réunion ministérielle de Bamako et le sommet France-Afrique a eu lieu ce samedi.

En 2013, la France s’était engagée à former 20000 militaires africains par an. Elle a finalement légèrement dépassé cet objectif en atteignant les 21 500 en moyenne et elle compte encore augmenter ce chiffre à 25 000. Des analystes politiques estiment que "la formation militaire" est un prétexte invoqué par l'ancienne puissance colonialiste pour prolonger sa présence militaire à travers le continent où son autorité est constamment remise en cause par des concurrences sérieuses comme celles des chinois ou d'autres puissances occidentales.

Serval, Barkhane, pourquoi?

L'interventionnisme militaire de la France en Afrique et au Moyen-Orient se poursuit . Au nom de la « guerre contre le terrorisme », la France est aujourd’hui présente militairement principalement sur deux fronts : en Afrique de l’Ouest et Centrale dans le cadre de l’opération Barkhane ; en Irak et en Syrie, notamment par ses frappes aériennes contre Daech (opération Chammal).

 François Hollande s'exprime devant les soldats de l'opération Barkhane à Gao, le 13 janvier 2017. ©AFP

Cette politique sécuritaire et guerrière, liberticide, inefficace est le résultat d’un dangereux aveuglement politique quant aux causes profondes du « terrorisme ».  Depuis plus de 50 ans, la France soutient en Afrique des régimes criminels, précieux clients de l’industrie française de l’armement, producteurs de matières premières stratégiques, marchés juteux pour les entreprises françaises et parfois investisseurs opportuns en France. Depuis plus de 50 ans, l’armée française, pilier incontournable de cette politique de puissance, reste positionnée en Afrique, autrefois sous prétexte de l’opposition au « péril » communiste, et aujourd’hui sous celui de la « guerre contre le terrorisme ».

Les opérations Serval (2013) au Mali puis Barkhane (2014) ont permis à vrai dire le déploiement ou le repositionnement des forces françaises dans ses anciennes colonies, dans un contexte de renforcement du poids des militaires sur la vie politique française. Ces opérations illustrent l’influence encore vivace de l’héritage colonial et du système françafricain. 

 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV