Plus de cinq ans de participation folle de Riyad à une guerre dévastatrice contre la Syrie, n’a pas empêché le roi Salmane de montrer de la fantaisie : il dit vouloir débloquer 100 millions de rials saoudiens (25 millions de dollars) à destination du « peuple syrien » qu’il a tout fait pour anéantir.
On ne sait guère si le terme « peuple » désigne réellement toutes les couches de la population ou s’il s’agit encore une fois, de cette frange de Syriens endoctrinés par les muftis wahhabites.
Cette annonce a suscité une vaste polémique.
Après avoir perdu la guerre à Alep où ses mercenaires, essentiellement membres d’al-Nosra ont lamentablement échoué, le roi Salmane vient de donner l’ordre de débloquer « des fonds » à l’adresse de la population syrienne, font remarquer certains commentateurs. Or, le décret royal est émis à peine quelques heures après que le ministre saoudien des AE, Adel al-Jubeir, a déclaré publiquement vouloir « continuer d’armer » les groupes terroristes.
Selon des sources occidentales, Riyad a acheté quelque 15 000 missiles antichars américains TOW pour ses mercenaires actifs en Syrie.
L’annonce du roi est d’autant plus paradoxale que le ministère saoudien des AE a récemment reconnu le départ de plus de 2000 Saoudiens à « l’étranger » où ils rejoindront les « groupes armés ». Toujours selon le ministère saoudien de l’Intérieur dont les chiffres sont évidemment à prendre par les pincettes, « quelque 2039 ressortissants saoudiens ont rejoint les groupes armés » dont « 1540 se trouvent en Syrie ».
La victoire stratégique de l’armée syrienne et ses alliés à Alep semble présenter, aux yeux de Riyad, la fin de la partie. Comble du ridicule : l’Arabie saoudite, l’un des principaux acteurs de la guerre contre l’État syrien, a annoncé il y a quelques jours sa disponibilité à prendre part à la « reconstruction de la Syrie ».