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Délégation saoudienne à Tel-Aviv, une nouvelle trahison?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le général retraité saoudien Anwar Eshghi et sa délégation ont rencontré des députés de la Knesset israélienne, le 22 juillet 2016. ©Haaretz

Poussé par les deux principes d’« intérêt commun » et d’« ennemi commun », le régime saoudien élargit ses relations avec Israël, allant même jusqu’à en faire un allié.

Selon le quotidien libanais Al-Akhbar, les régimes saoudien et israélien rapprochent, de plus en plus, leurs idées et positions sur la plupart des dossiers régionaux. Le déplacement d’une haute délégation saoudienne à Tel-Aviv vient à l’appui de cette affirmation.

Cette délégation, composée d’hommes d’affaires et de politiques, est dirigée par le général saoudien à la retraite, Anwar Eshghi.   

La rencontre du général retraité saoudien avec les autorités israéliennes, en Palestine occupée, s’inscrit dans le cadre des actes de traitrise dont Riyad s'est rendu coupables face au monde arabo-musulman.

Bien qu’il ne s’agisse pas de la première visite d’Anwar Eshghi en Palestine occupée, cette dernière visite est porteuse de plusieurs messages politiques.

Le premier et le plus important message du déplacement de cette délégation à Tel-Aviv : les Saoudiens ont commencé à rendre public leurs relations avec Israël et ils ont même l’intention d’annoncer officiellement leur partenariat avec Tel-Aviv sans que ce dernier soit contraint de faire la moindre concession lors des négociations avec les palestiniens.

Ce déplacement constitue, en plus, un atout pour le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu qui semble ravi de voir ses politiques anti-palestiniennes, devenir un atout au lieu d'un obstacle sur la voie de son rapprochement avec les régimes arabes.

D'ailleurs, le grand intérêt qu’éprouve le régime saoudien pour normaliser ses relations avec Israël encourage Benjamin Netanyahu à rester campé sur ses positions dans ses négociations avec l’Autorité autonome palestinienne.

Selon le quotidien israélien Haaretz, Anwar Eshghi a été reçu par les responsables du régime israélien y compris Dore Gold, directeur général du ministère des Affaires étrangères, et le général Yoav Mordechai, coordinateur des activités du régime israélien dans les territoires occupés palestiniens.

Il a également rencontré les députés de la Knesset et les différents blocs parlementaires.

Selon Haaretz, le déplacement de la délégation saoudienne à Tel-Aviv est marqué par « l’initiative de Riyad de développer ses relations avec Israël » et « le caractère officieux de la délégation saoudienne ».

 

« En tout cas, le caractère officieux de cette délégation est loin de minimiser l’importante d’une visite publique à Tel-Aviv d’autant plus que cette équipe ne pouvait pas se déplacer à l’insu du gouvernement de Riyad », ajoute Haaretz.

« Ce déplacement sert d’un moyen incitatif pour Israël dans l’espoir qu’il se soumette à « l'Initiative de paix arabe ». Netanyahu insiste qu’Israël ne pourra pas accepter cette initiative sans qu’elle soit modifiée conformément aux principes immuables de Tel-Aviv », indique le quotidien.

Architecte de la normalisation des relations israélo-saoudiennes, Anwar Eshghi a déclaré, à l’antenne de la chaîne qatarie d’Al-Jazeera, que l’Arabie saoudite ne tarderait pas à implanter son ambassade à Tel-Aviv, si s Israéliens donneront leur feu vert à « l'Initiative de paix arabe ».

La visite d’Anwar Eshghi et son délégation à Tel-Aviv s’est effectuée il y a une semaine. Là, il a rencontré, en plus des responsables israéliens, le président de l’Autorité autonome palestinienne, Mahmoud Abbas.

« D’après l’organisateur de ce déplacement, les Saoudiens s’intéressent à approfondir leurs relations avec Israël et y voient une stratégie de principe. Allant plus loin, ils veulent même accomplir le processus qu’avait déjà commencé Anouar el-Sadate, ancien président égyptien. Les députés de la Knesset qui se disent pour « l'Initiative de paix arabe » ont demandé à Anwar Eshghi que le gouvernement saoudien les invite à Riyad pour discuter du projet. Devant les députés de la Knesset, Anwar Eshghi a tenu à rappeler que Dore Gold, auteur d’un livre anti-saoudien intitulé « Hatred's Kingdom », est revenu sur ses positions en exprimant ses excuses et en voulant un rapprochement israélo-saoudien », selon Haaretz.  

L’ancien général saoudien s’est entretenu en juin avec Dore Gold dans un institut de recherches à Washington. Cette rencontre n’a pas été tenue secrète.

Là, il ne faut pas oublier la rencontre annoncée du prince saoudien Turki Al-Fayçal, ancien chef du Renseignement saoudien, avec Moshe Yaalon, ex-ministre de la Guerre d’Israël, au mois de février.

Dore Gold et Anwar Eshghi se serrent la main au Council on Foreign Relations (CFR) à Washington. ©theatlantic.com

Le prince Turki Al-Fayçal a rencontré, de même, le général Yaakov Amidror, ancien conseiller à la sécurité nationale d’Israël.

Cette rencontre a eu lieu au mois de mai dans un institut d’études à Washington.

 

 

    

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SOURCE: FRENCH PRESS TV