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La Fondation pour le Logement alerte sur la montée de la précarité parmi une partie des Français

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Une distribution alimentaire lors d'une maraude à Reims, ville situées dans le nord-est de la France, le 27 décembre 2025. © Maxppp

Un constat alarmant et inquiétant, quoique connu de tous depuis quelques années : la précarité gagne du terrain en France, selon la Fondation pour le Logement des Défavorisés (anciennement Fondation Abbé Pierre). Une nouvelle enquête, réalisée en partenariat avec Ipsos et publiée ce mardi 30 décembre, révèle une progression « extrêmement rapide et préoccupante » de la précarité au sein de la population française en 2025.

Ainsi, sur les 1 000 sondés représentatifs de la population française, 24 % déclarent avoir eu recours à l’aide financière de leurs proches, contre seulement 12 % en 2021 et 15 % en 2022. En outre, 10 % des sondés affirment solliciter de l’aide pour la première fois de leur vie. Un moins de 35 ans sur deux se trouve également dans cette situation.

« Comparés à ceux d’enquêtes similaires menées en janvier 2021 et en janvier 2022 par la Fondation, à la sortie de la période Covid, les résultats montrent que c’est toute une partie de nos concitoyens qui a basculé dans la précarité. En seulement quelques années, ils sont victimes de la hausse des prix ainsi que d’une politique qui les ignore », pointe la Fondation pour le Logement des Défavorisés.

Plus d’un Français sur 10 a bénéficié d’aides alimentaires

Parmi les marqueurs de la précarité : le recours aux aides alimentaires. Selon l’étude de la Fondation pour le Logement des Défavorisés, 14 % des Français y ont eu recours, la moitié pour la première fois. Ces proportions ont doublé en quatre ans – ils étaient 6 % en 2021. Même son de cloche du côté des Restos du Cœur, dont le président bénévole Jean-Michel Richard s’inquiétait en novembre 2025 : « Les remontées du terrain alertent sur une fréquentation en hausse ces derniers mois. »

« Les difficultés financières sont elles aussi de plus en plus aiguës », martèle l’association dans son communiqué de presse. Relevons notamment que 20 % des sondés ont connu des difficultés à payer leur logement, contre 13 % en 2021 comme en 2022 ; que 26 % éprouvent des difficultés à payer leurs factures d’énergie, contre 17 % en 2022 ; que 41 % ont eu froid à l’intérieur de leur logement, contre 23 % en 2022 ; et que 11 % déclarent devoir changer de logement pour des raisons financières, contre 3 % en 2021.

Le taux de pauvreté au plus haut depuis le milieu des années 1990

Ces chiffres viennent confirmer ceux d’autres instances et associations. Le Médiateur de l’énergie avait notamment souligné en septembre, soit avant la chute des températures, que 35 % des foyers souffraient du froid pour des raisons financières et/ou d’isolation, contre 14 % en 2020. L’Insee constate de son côté que le taux de pauvreté s’élève à 15,4 % en 2023 contre 13,7 % en 2016. « Le taux de pauvreté a diminué depuis les années 1970 mais atteint aujourd’hui un point haut depuis le milieu des années 1990 », relève l’Insee.

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« Nous appelons à une action immédiate de la puissance publique et au déploiement de politiques sociales volontaristes et solidaires : il est devenu urgent d’augmenter le montant et le volume des prestations sociales pour soutenir les plus fragiles et éviter que davantage de personnes ne basculent dans la précarité. Il est également essentiel de renforcer le logement social et la rénovation énergétique pour agir à la source des difficultés. Un électrochoc s’impose car le logement, qui est un besoin vital, est aujourd’hui le premier poste de dépenses des ménages et un facteur croissant d’exclusion », alerte Christophe Robert, délégué général de la Fondation pour le Logement.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV