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Le Premier ministre irakien rejette catégoriquement la normalisation avec Israël

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le Premier ministre irakien, Mohammed Chia al-Sudani, lors de la messe de la veille de Noël à l'église syriaque catholique Notre-Dame du Salut à Bagdad, le 24 décembre 2025.©AFP

" L’Irak a fermement rejeté toute perspective de relations diplomatiques avec Israël, soulignant que la normalisation n’a pas sa place dans le cadre politique, juridique ou moral du pays", a affirmé le Premier ministre irakien Mohammed Chia' al-Soudani, lors de la messe de Noël célébrée mercredi 24 décembre à l’église syriaque catholique Notre-Dame du Salut à Bagdad.

Al-Soudani a affirmé que ce concept est « étranger » à l’Irak et que « le terme normalisation n’existe pas dans le vocabulaire irakien, car il s’agit d’une entité occupante qui s’oppose à l’humanité tout entière et que toutes les religions rejettent. »

Ces propos répondaient aux propos du cardinal Louis Raphael Sako, patriarche de l’Église catholique chaldéenne, qui avait évoqué la nécessité pour le nouveau gouvernement de veiller à une « normalisation » en Irak.

« Monsieur le Premier ministre, on parle de normalisation, et j’espère que le nouveau gouvernement veillera à ce que cette normalisation se fasse en Irak et avec l’Irak », a déclaré le Cardinal au Premier ministre irakien.

Ses propos ont immédiatement suscité la controverse, car la loi irakienne adoptée en 2022 criminalise toute forme de normalisation avec Israël. Le texte interdit « l’établissement de relations diplomatiques, politiques, militaires, économiques et culturelles, ainsi que toute autre forme de relations avec l’entité sioniste », et prévoit des peines allant de la prison à perpétuité jusqu’à la peine de mort, dans certains cas.

Al-Soudani a également souligné que la priorité du pays résidait dans la cohésion intérieure, et non dans des agendas étrangers. 

Le religieux chiite Moqtada al-Sadr y a réagi, lui aussi, soutenant la position du Premier ministre irakien. « La normalisation est un crime, et la loi irakienne y prévoit des sanctions », a-t-il affirmé. Il a ajouté que « quiconque la promeut ou la demande ne pourra pas échapper à la justice ».

« Les autorités compétentes doivent s’acquitter rapidement de leurs fonctions ; il n’y aura pas de place pour la normalisation ou sa légitimation en Irak », a-t-il souligné. 

En réaction à la polémique, le bureau du cardinal Sako a publié un communiqué précisant que ses propos ne concernaient pas une normalisation politique avec Israël, notant que le religieux a « condamné à plusieurs reprises l’agression brutale israélienne contre Gaza ».

Il faisait plutôt référence, indique le communiqué, à l’engagement culturel et civilisationnel en Irak, notamment au tourisme et à la promotion du patrimoine.

Ce débat intervient dans un contexte régional marqué par les pressions américaines sur leurs alliés régionaux pour qu’ils adhèrent aux accords d’Abraham qui officialise la normalisation des relations avec Israël.

Sous la pression du président Donald Trump, les Émirats arabes unis et Bahreïn ont normalisé en 2020 leurs relations avec Israël, et ont été suivis ensuite par le Soudan et le Maroc. Les Palestiniens l’ont qualifié de « trahison ».

Depuis, Washington a cherché à étendre ces accords à d’autres pays de l’Asie de l’Ouest, dont l’Arabie saoudite comme une cible prioritaire.  

Les dirigeants régionaux ont cité à plusieurs reprises l’opposition publique massive à Israël — en particulier après la guerre génocidaire menée par le régime israélien contre Gaza — comme un obstacle majeur à la normalisation.

Les critiques affirment que ces accords n’ont pas permis d’instaurer la stabilité et ont au contraire renforcé le colonialisme de peuplement israélien et l’insécurité régionale.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV