Des avions de combat israéliens ont mené des frappes sur plusieurs sites du sud et de l’est du Liban, violant ainsi de manière quasi quotidienne l’accord de cessez-le-feu conclu en 2024.
Selon le réseau d’information libanais Elnashra, Israël a frappé, ce jeudi 18 décembre, des zones dans le sud du Liban, notamment al-Jabour, al-Qatrani et al-Rayhan, ainsi que les régions de Buday et d’Hermel dans la vallée de la Bekaa, dans l’est du pays.
D’après l’agence de presse officielle libanaise (NNA), les frappes ont également touché le lit d’une rivière près de la ville de Zawtar, dans le district de Nabatieh, et une zone entre Deir Siryan et al-Qusayr, dans le district de Marjayoun.
Le ministère libanais de la Santé a indiqué qu’au moins quatre personnes avaient été blessées lors de la frappe sur Taybeh.
La NNA a rapporté que plusieurs employés de la compagnie nationale d’électricité libanaise ont été blessés par la frappe alors que leur camion passait à proximité du véhicule ciblé.
Ces frappes s’inscrivent dans le cadre d’une série de raids israéliens incessants menés depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu fin 2024.
Mardi, au moins deux personnes ont été tuées lors de frappes israéliennes, dont l’une se trouvait à 30 kilomètres au sud de Beyrouth.
Environ 340 personnes ont été tuées par des attaques israéliennes contre le Liban depuis l’entrée en vigueur de l’accord de cessez-le-feu.
En dépit du cessez-le-feu entré en vigueur en novembre 2024, Israël poursuit ses frappes sur le Liban et maintient des troupes dans cinq zones du sud du pays.
La campagne militaire israélienne menée tout au long de l’année 2025 a été dévastatrice. Entre janvier et fin novembre, les forces israéliennes ont mené près de 1 600 frappes à travers le Liban, selon les données compilées par l’ACLED, organisation non gouvernementale américaine spécialisée dans la collecte et l’analyse des données chiffrées et géographiques dans les zones de conflits.
La poursuite des bombardements israéliens a suscité de vives critiques de l’ONU qui a recensé des dizaines de morts civils.
De hauts responsables de l’ONU ont averti le régime israélien que les attaques et les frappes contre des sites civils libanais pourraient constituer des crimes de guerre.
L’ACLED a documenté dans un rapport publié cette semaine que les forces israéliennes ont systématiquement ciblé le matériel de reconstruction dans tout le sud du Liban, alors que la région reste dévastée par la campagne militaire israélienne. Des bâtiments résidentiels et des infrastructures civiles ont été pris pour cible par des bombardements.
L’organisation a enquêté sur quatre attaques survenues entre août et octobre, qui ont détruit plus de 360 véhicules lourds, dont des bulldozers et des excavatrices indispensables au déblaiement des décombres et à la reconstruction des maisons.
Des habitants ont déclaré aux chercheurs qu’ils déblayaient désormais les décombres à la main, craignant que des machines amenées sur place ne soient touchées.
L’ACLED a recensé 1 846 attaques israéliennes contre le Liban depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu. En moyenne, seuls deux jours ont été exempts d’attaques israéliennes chaque mois.
Les bombardements sont devenus plus fréquents ces dernières semaines, avec une moyenne de six par jour en décembre, soit un toutes les quatre heures – le rythme d’attaques le plus rapide depuis mars.
La mission de l’ONU dans le sud du Liban, la FINUL, affirme que l’accord a été violé plus de 10 000 fois – soit une fois toutes les 53 minutes.
Cela inclut les attaques recensées par l’ACLED, ainsi que plus de 2 500 opérations militaires terrestres israéliennes et plus de 7 800 cas de violation de l’espace aérien libanais.
Des images satellites montrent qu’Israël a entamé la construction d’une nouvelle base entre le 8 et le 18 février, soit quelques jours seulement avant la date limite de retrait.
Israël maintient le contrôle de quatre autres bases en territoire libanais, disséminées sur les sommets des collines proches de la frontière.
Le Liban a porté plainte auprès de l’ONU concernant ces bases, ainsi que la construction par Israël d’un mur le long de la frontière libanaise. L’ONU affirme que deux sections du mur empiètent sur le territoire libanais.
Parallèlement, le président du Parlement libanais, Nabih Berri, a qualifié jeudi les frappes israéliennes dans l’est et le sud du Liban de « message » adressé à la conférence de Paris consacrée au désarmement du Hezbollah.
Cette réunion se tient aujourd’hui à un moment où la France et les États-Unis, principaux soutiens du régime israélien, font pression sur le gouvernement libanais pour accélérer le désarmement du mouvement de résistance libanais.
Ces attaques surviennent alors qu’un comité de surveillance du cessez-le-feu doit se réunir vendredi.
M. Berri a également déclaré avec ironie que les frappes aériennes étaient menées « en l’honneur » de la réunion de vendredi.