Après la fusillade de Sydney, qui a fait 16 morts, Netanyahu exploite le drame en imputant la responsabilité à Canberra pour la reconnaissance de l’État palestinien.
Dimanche 14 décembre, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a accusé le gouvernement australien d’avoir « jeté de l’huile sur le feu de l’antisémitisme » avant la fusillade à Sydney lors d’une célébration juive.
« Il y a trois mois, j’ai écrit au Premier ministre australien pour lui dire que votre politique jetait de l’huile sur le feu de l’antisémitisme », a déclaré Netanyahu, en référence à une lettre envoyée à Anthony Albanese en août, après l’annonce par Canberra de sa décision de reconnaître un État palestinien.
« L’antisémitisme est un cancer qui se propage lorsque les dirigeants restent silencieux et n’agissent pas », a ajouté le Premier ministre israélien lors d’un discours télévisé prononcé à l’occasion d’un événement dans le sud de la Palestine occupée.
Certains observateurs estiment toutefois que Netanyahu exploite cet incident pour justifier sa politique de génocide et d’attaques contre la population civile dans toute la région de l'Asie de l'Ouest, notamment à Gaza, au Liban, au Yémen et en Syrie.
Il reste essentiel d’attendre les résultats définitifs des enquêtes menées par les autorités australiennes sur la fusillade. Les médias australiens ont pourtant identifié les deux tireurs comme étant Sajid Akram, 50 ans, abattu par des policiers, et son fils Naveed Akram, 24 ans, hospitalisé et placé sous surveillance policière. Selon la chaîne publique ABC, des enquêteurs antiterroristes estiment que les deux tireurs avaient prêté allégeance au groupe terroriste Daech. Des hauts responsables ont déclaré à ABC que deux drapeaux de Daech avaient été trouvés dans la voiture des auteurs de l’attaque sur la plage. La police de Nouvelle-Galles du Sud a dit ne pas pouvoir confirmer les informations d’ABC.
Mais la question qui se pose maintenant est de savoir pourquoi Daech, qui depuis sa création en 2013, n'a jamais attaqué Israël et dont les membres blessés lors d'affrontements avec les combattants de la Résistance en Irak ou en Syrie, étaient soignés dans les hôpitaux du régime sioniste, doit attaquer les Juifs?
En effet, certains événements historiques renforcent les soupçons autour du rôle d’Israël dans des opérations controversées qualifiées de « fausses bannières ».
Toutefois, le rôle déterminant d’un citoyen musulman, Ahmed al-Ahmed, âgé de 43 ans, ayant neutralisé l’un des assaillants montre que l’incident n’était pas nécessairement un acte antisémite dirigé contre la communauté juive. Cet élément remet en question l’interprétation de Netanyahu, qui a rapidement présenté la fusillade comme une conséquence de l’antisémitisme en Australie.
Plusieurs analystes et observateurs estiment au contraire que ce sont les politiques agressives et militaires du régime israélien, dirigé par Netanyahu, qui attisent les tensions régionales et mondiales. Selon eux, la poursuite de campagnes militaires contre les populations civiles à Gaza, au Liban et dans d’autres zones de l'Asie de l'Ouest, ainsi que la rhétorique politique qui accompagne ces opérations, contribuent à renforcer les préjugés et la colère contre les Juifs à travers le monde, plaçant la communauté dans une situation de vulnérabilité injustifiée.
Dans ce contexte, certains experts soulignent que la lecture de l’événement comme un simple acte antisémite détourne l’attention des véritables causes des tensions et risque de mettre en danger la sécurité de Juifs innocents, alors que la responsabilité première pourrait être imputée aux décisions politiques de Tel-Aviv plutôt qu’à la communauté musulmane locale.
Il faut rappeler que des experts des Nations unies ont souligné que les appels à mettre fin aux violences à Gaza ou à critiquer les politiques gouvernementales sont parfois injustement assimilés à de l’antisémitisme.
De nombreux analystes et observateurs internationaux considèrent que Benjamin Netanyahu est l’un des principaux responsables de la montée des tensions et de la haine autour du conflit israélo-palestinien. Selon eux, ce rôle ne réside pas dans des actes antisémites de la part d’autres communautés, mais dans la politique meurtrière et les discours du Premier ministre israélien, qui contribuent à exacerber les divisions mondiales, plaçant potentiellement la communauté juive mondiale dans une situation de vulnérabilité, alors que le véritable facteur de risque serait l’extrémisme et la militarisation orchestrés par l'entité sioniste, et non les communautés civiles étrangères.
Tout ceci montre que c'est bien Netanyahu lui-même qui compromet la sécurité et la réputation des Juifs dans le monde entier. La communauté juive a un intérêt stratégique et moral à dénoncer les politiques de Netanyahu, afin de protéger ses membres et de promouvoir un cadre plus pacifique et juste au Moyen-Orient.
Apres l’incident, de grandes villes comme Berlin, Londres et New York ont renforcé la sécurité dimanche autour des célébrations de Hanouka.
L’Australie a été le théâtre d’une vague d’indignation généralisée face au génocide perpétré par Israël contre le peuple palestinien depuis deux ans, avec de grandes manifestations dans plusieurs villes depuis octobre 2023.
Les manifestants ont dénoncé les pertes civiles, la destruction de logements et les crimes de guerre que le régime israélien continue de commettre dans la bande de Gaza.
Selon les réseaux sociaux et les médias locaux, l’opinion publique reflète un mécontentement croissant face à la crise humanitaire à Gaza, les manifestants demandant au gouvernement australien de condamner le génocide palestinien et de mettre fin aux ventes d’armes à Tel-Aviv.