Selon la chaîne d’information qatarie Al-Jazeera, citant l’Autorité de radiodiffusion israélienne, les délégations israélienne et turque réunies à Bakou, capitale de la République d’Azerbaïdjan, n’ont pas réussi à s’entendre sur la situation en Syrie.
Ces discussions, organisées dans le but d’examiner la crise syrienne, se sont achevées sans aboutir à un résultat concret. L’Autorité de radiodiffusion israélienne a annoncé qu’une nouvelle rencontre entre les deux délégations se tiendrait après la fête juive de Pessah. Cette réunion aura pour objectif de reprendre les pourparlers et de tenter de parvenir à de nouveaux accords concernant les affaires liées à la Syrie.
La première réunion technique entre Ankara et Tel-Aviv qui s’est tenue à Bakou visait à mettre en place un mécanisme destiné à prévenir les affrontements potentiels entre les deux parties en Syrie.
Dans son communiqué, le ministère turc des Affaires étrangères a appelé à l’arrêt immédiat des attaques provocatrices du régime israélien, soulignant qu’elles portent atteinte à l’intégrité territoriale de la Syrie et qu’elles menacent la sécurité et la stabilité du pays.
Le communiqué ajoute : « Le régime sioniste doit renoncer à ses ambitions expansionnistes. Il incombe à la communauté internationale d’assumer sa responsabilité pour mettre fin à ces actions illégitimes et œuvrer au rétablissement de la sécurité régionale. »
Les négociations israélo-turques sur la Syrie sont une sorte de Sykes-Picot, selon les médias israéliens
La chaîne d'information libanaise Al-Mayadeen est revenue sur le sujet, reprenant des médias israéliens pour lesquels les négociations israélo-turques sur la Syrie sont une sorte de Sykes-Picot.
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Selon un rapport de la chaîne 13 de la télévision israélien, le régime sioniste aurait clairement dit que tout changement dans le redéploiement de troupes étrangères en Syrie – notamment l’installation de bases militaires turques près de Palmyre – constituerait une ligne rouge et modifierait profondément le statu quo.
La crainte, selon Channel 13, est qu’Israël puisse se retrouver contraint de coordonner ses opérations et de fournir des notifications préalables à la Turquie, remplaçant ainsi la dynamique actuelle qu’il entretient avec la Russie ajoutant qu’Ankara doit rester dans sa « ceinture de sécurité » désignée dans le nord de la Syrie et éviter toute avancée vers la ligne Damas-Soueïda.
Bien qu’Ankara cherche à renforcer son influence en Syrie sous la direction de Hayat Tahrir al-Cham (HTC), elle ne souhaite pas d’affrontement direct avec Israël. Cependant, les deux parties partagent un intérêt à parvenir à une entente, « malgré la rhétorique intensément toxique qui existe entre elles ».
Un accord Sykes-Picot moderne
« Nous ne cherchons pas la confrontation avec la Turquie, mais nous avons clairement indiqué que l’établissement de bases militaires en Syrie est inacceptable », a déclaré Eli Cohen, membre du cabinet israélien. Il a ajouté que la délégation israélienne présente aux pourparlers de Bakou avait pour objectif d’accéder à un accord tout en préservant le statu quo.
L’ancien commandant de la marine israélienne, Eli Marom, a évoqué la situation pour dire : « Ce que nous voyons ici, c’est qu’Israël et la Turquie ont apparemment conclu un accord sur la partition de la Syrie – une sorte d’accord Sykes-Picot entre nous et la Turquie. »
« La Syrie ne restera plus le même État, elle restera divisée », a-t-il allégué. « Les Turcs ont des intérêts dans une partie de cet État divisé. Ils s’inquiètent des Kurdes à l’ouest de l’Euphrate et souhaitent leur déplacement à l’est du fleuve. C’est significatif : cela équivaut à un accord Sykes-Picot moderne entre nous et la Turquie ces dernières années », a-t-il rajouté.
Parallèlement aux pourparlers, la chaîne 11 a rapporté que l’avion israélien transportant la délégation en Azerbaïdjan pour des négociations avec des représentants turcs a été contraint de faire un détour après que la Turquie a refusé d’accorder l’accès à l’espace aérien au Boeing 707 de l’armée de l’air israélienne, malgré la présence de hauts responsables à bord.
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Cette chaîne a décrit cela comme une « démarche profondément anti-diplomatique » qui a contraint l’avion à dévier à travers l’espace aérien grec et hongrois au-dessus de la mer Noire.