Le comportement humiliant du président américain Donald Trump à l’égard de son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, à la Maison-Blanche, constitue un « signal d’alarme » indiquant un retour à l’ère des brimades du XIXe siècle dans les relations internationales, a indiqué le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmaïl Baghaï, lors de sa conférence de presse hebdomadaire, ce lundi 3 mars à Téhéran.
Ces remarques font suite à une réunion houleuse dans le bureau ovale, vendredi, lors de laquelle Donald Trump avait haussé le ton pour exiger de Zelensky qu’il conclue un accord avec la Russie, faute de quoi il perdrait le soutien de Washington.
« Tout le monde a vu cela. Chacun peut avoir sa propre interprétation du dialogue et des discussions », a-t-il déclaré, faisant référence à l’altercation Trump-Zelensky.
« C’est un signal d’alarme et nous devons répondre à la question : “La politique internationale va-t-elle revenir au XIXe siècle, où les interactions entre les États étaient basées seulement sur le pouvoir, l’intimidation et la pression ?” Les deux guerres mondiales et leurs conséquences ont conduit la communauté internationale à conclure que le recours à la force devait être limité et que les relations devaient être fondées sur le droit », a-t-il déclaré.
Au cours de l’échange de vendredi qui s’est tenue dans une atmosphère tendue entre les dirigeants américain et ukrainien, Trump a affirmé à son homologue Zelensky qu’il ne disposait d’aucune marge de manœuvre et qu’il n’était pas en mesure d’exiger quoi que ce soit des États-Unis, tout en lui reprochant de ne pas être suffisamment reconnaissant pour le soutien militaire et politique apporté par Washington dans le cadre de la guerre en Ukraine.
Ailleurs dans ses remarques, le porte-parole de la diplomatie iranienne a mis l’accent sur l’importance de la sécurité en tant que question endogène.
« Les pays de la région doivent agir de leur propre chef pour garantir la stabilité dans la région et ne peuvent pas placer leurs espoirs dans une tierce partie [à cet égard] », a-t-il déclaré, ajoutant : « Cela a toujours été la politique de principe de l’Iran et une question importante que tout le monde devrait se rappeler ».
Les États-Unis sont complices du génocide des Palestiniens
Dans un autre passage de son discours, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères a évoqué les consignes du président de la commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants des États-Unis, qui a demandé aux membres de son personnel de désigner la Cisjordanie occupée par le terme biblique « Judée-Samarie ».
« Un changement de nom ne changera pas la réalité sur le terrain. Ce qui est clair, c’est que la Cisjordanie et Gaza font historiquement partie de la Palestine et ne peuvent être remises en question ou modifiées », a-t-il déclaré.
Pour Esmaïl Baghaï, de telles actions montrent la complicité des politiciens américains dans les actes génocidaires à l’encontre de la nation palestinienne.
« L’Iran attache une grande importance à ses relations avec la Turquie malgré certains désaccords »
Plus loin dans ses remarques, M. Baghaï a fait référence aux récents commentaires du ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, au sujet de la politique étrangère de l’Iran.
Il a déclaré que Téhéran attache une grande importance à ses relations avec Ankara malgré de vieilles divergences d’opinions avec le pays voisin.
« L’art des deux parties a été de gérer les désaccords de manière très rationnelle sans porter atteinte à leurs bonnes relations bilatérales. Dans le même temps, nous avons entendu des déclarations non constructives qui ont obligé l’Iran à annoncer sa position de manière très ferme », a-t-il déclaré.