Le président français Emmanuel Macron a profité d’une visite d’État de deux jours au Portugal pour y marteler son message à l’adresse des Européens, qu’il a appelés à « retrouver (le) goût du risque, de l’ambition et de la puissance », face à l’imprévisibilité de Donald Trump, tant sur la question de l’Ukraine que des droits de douane.
« Je vois plein de gens dans notre Europe dire “on va devoir être gentil avec les Américains, ça va passer, il faut courber l’échine” », a-t-il déclaré en fin de journée lors d’une rencontre dans un incubateur de start-up sur le thème de l’innovation et de l’intelligence artificielle. Mais « la réponse n’est pas dans une soumission » et « je ne suis pas pour la vassalisation heureuse », a-t-il ajouté.
Au contraire, « les Européens peuvent être convaincus d’une chose : il leur faut plus que jamais être unis et forts », et pour cela « nous devons absolument faire des choix très profonds (...) en matière technologique, industrielle (et) de défense », avait-il affirmé un peu plus tôt depuis l’Assemblée de la République portugaise.
« Pour autant, la visite de Volodymyr Zelensky vendredi à Washington pour y conclure un accord sur l’exploitation de minerais ukrainiens, est une très bonne chose », a affirmé le chef d’État français, qui a lui-même fait le voyage lundi à la Maison-Blanche.
« J’ai essayé d’expliquer l’importance » de l’Ukraine et de son « combat existentiel » pour « la souveraineté » et « la sécurité des Européens », a-t-il rappelé.
Le Premier ministre portugais Luis Montenegro a d’ailleurs félicité son invité « pour son travail remarquable sur la scène internationale, afin de prendre des mesures positives en faveur de la paix en Ukraine », ainsi que « dans d’autres zones géographiques, afin de stabiliser les conflits ». M. Macron a pour sa part vanté la relation franco-portugaise comme « un des ciments de cette Europe plus forte » qu’il appelle régulièrement de ses vœux.
Guerre en Ukraine : Starmer a convié plus d’une douzaine de dirigeants à un sommet sur l’Ukraine dimanche
Le Premier ministre britannique Keir Starmer a invité plus d’une douzaine de dirigeants européens à un sommet dimanche pour « faire avancer » leurs actions concernant l’Ukraine et la sécurité, a annoncé son bureau vendredi.
Ce jour-là, après une réunion téléphonique dans la matinée avec les pays baltes, M. Starmer accueillera le président ukrainien Volodymyr Zelensky à Downing Street.
« Le Premier ministre profitera du sommet pour faire avancer l’action européenne sur l’Ukraine, en montrant notre soutien collectif indéfectible à l’obtention d’une paix juste et durable, et d’un accord durable, qui garantisse la souveraineté et la sécurité futures de l’Ukraine », a indiqué son bureau.
Puis Keir Starmer réunira dans l’après-midi, lors d’un sommet à Londres, des dirigeants de plusieurs pays européens, dont la France, l’Allemagne, le Danemark, l’Italie, la Turquie, ainsi que de l’OTAN et de l’Union européenne.
Après s’être entretenu jeudi avec le président américain Donald Trump à la Maison-Blanche, Starmer a également invité les dirigeants des Pays-Bas, de la Norvège, de la Pologne, de l’Espagne, de la Finlande, de la Suède, de la République tchèque et de la Roumanie à participer au sommet. Le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, ainsi que la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le président du Conseil européen Antonio Costa, devraient également être présents.
Le sommet de Londres fait suite à un rassemblement à Paris de chefs de gouvernement, à l’initiative du président français Emmanuel Macron, également au sujet de l’Ukraine.
Selon le bureau de M. Starmer, la réunion prolongera d’ailleurs les discussions de Paris et se concentrera sur « le renforcement de la position de l’Ukraine aujourd’hui, y compris un soutien militaire continu et une pression économique accrue sur la Russie ».
Les participants à la réunion souligneront à nouveau la nécessité d’un « accord solide et durable qui apporte une paix permanente » et discuteront des « prochaines étapes de la planification de garanties de sécurité solides ».
Tout en insistant à nouveau sur le fait que l’Ukraine doit faire partie de toute négociation visant à mettre fin à la guerre qui dure depuis trois ans avec la Russie, M. Starmer reconnaîtra également « la nécessité pour l’Europe de jouer son rôle en matière de défense et d’intensifier ses efforts pour le bien de la sécurité collective ».