Lundi 13 janvier, la Russie a accusé l’Ukraine d’avoir attaqué aux drones une station de distribution de gaz du gazoduc TurkStream. Il s’agit de la seule voie d’acheminement du gaz russe vers l’Europe depuis l’arrêt au 1er janvier du transit via l’Ukraine.
« Le régime de Kiev a tenté d’attaquer avec neuf drones » une station de distribution de gaz du gazoduc TurkStream dans la région de Krasnodar, dans le sud-ouest de la Russie, afin de faire suspendre les livraisons de gaz russe vers les pays européens via cette voie sous-marine en mer Noire, selon le communiqué de l’armée russe publié ce lundi.
Tous ces appareils ont été abattus et la station de compression située dans la localité de Gaï-Kodzor reste fonctionnelle, a ajouté ledit communiqué.
Les débris d’un des drones abattus ont toutefois légèrement endommagé un bâtiment et quelques équipements, selon la même source.
L’Ukraine n’a fait aucun commentaire, mais elle avait appelé à maintes reprises à réduire les revenus pétroliers et gaziers qui permettent à la Russie de financer ses opérations militaires.
Le secteur énergétique est un champ de bataille clé du conflit : depuis près de trois ans, la Russie est privée d’importants revenus, le marché européen du gaz s’étant en grande partie refermé à la suite de la guerre en Ukraine et du sabotage de Nord Stream en mer Baltique en septembre 2022.
L’Union européenne a déjà dit vouloir s’affranchir de tout gaz naturel en provenance de Russie à l’horizon 2027.
En attendant, les Vingt-Sept se font toujours livrer, et en quantité importante, du gaz naturel liquéfié (GNL) russe, importé par méthaniers.
Ces derniers achètent également du GNL aux États-Unis. Ceci tombe alors que Washington a annoncé vendredi de nouvelles sanctions à l’encontre de plus de 180 navires russes, ainsi que de grandes compagnies pétrolières, dont Gazprom Neft et Surgutneftegas.
Y réagissant, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov a dénoncé lundi 13 janvier ces nouvelles sanctions, déclarant que de telles décisions ne peuvent qu’engendrer une certaine déstabilisation des marchés internationaux de l’énergie.