Berlin et Tokyo ne pourront pas obtenir de siège en tant que membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies, a assuré dans une interview diffusée le 3 janvier le représentant de la Russie auprès de l’ONU, Vassili Nebenzia.
Cette année marque le 80e anniversaire des Nations unies. Selon Vassili Nebenzia, l’accent sera mis sur la réforme du Conseil de sécurité. Le diplomate russe a déclaré qu’il y avait des « options dépourvues de sens pratique et naïves » parmi les propositions formulées dans le cadre de cette réforme.
« Il y a des pays qui revendiquent un siège au Conseil de sécurité qu’ils n’obtiendront jamais, nous l’avons déjà dit explicitement », a-t-il déclaré lors de son interview avec le journaliste de VGTRK. « Il s’agit en particulier de l’Allemagne et du Japon », a-t-il poursuivi.
Selon lui, il ne peut y avoir de réforme qui ne soit soutenue par la majorité des États membres, car elle ne serait pas viable. En outre, il est nécessaire que les cinq membres permanents du Conseil la ratifient.
L’ONU doit s’adapter aux « réalités du XXIe siècle »
Ce n’est pas la première fois que la Russie exprime son opposition catégorique à toutes candidatures allemandes et japonaises pour un siège permanent au sein de l’organe suprême de l’ONU.
« L’Allemagne et le Japon n’apporteront absolument rien de nouveau aux discussions du Conseil de sécurité, dans la mesure où ils sont des exécutants dociles de la volonté de Washington, comme pratiquement tous les autres pays occidentaux », avait déclaré fin août 2023 le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, en marge du sommet des BRICS à Johannesbourg en Afrique du Sud.
Une entrée de Berlin et Tokyo qui, selon Lavrov, « ne ferait qu’exacerber les injustices » et offrirait encore plus de représentativité au « milliard doré », en référence à la minorité de la population de la planète regroupée dans les pays occidentaux.
Un mois plus tôt, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, avait qualifié d’« absolument infondées » les ambitions de l’Allemagne et du Japon de devenir membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU.
« Augmenter le nombre d’États occidentaux déjà surreprésentés au Conseil de sécurité de l’ONU n’ajoutera pas à son caractère démocratique et ne le rapprochera pas de la construction d’une architecture plus équitable des relations internationales », avait déclaré la diplomate russe, réitérant la position de Moscou en faveur de représentants du continent africain.
Plus récemment, le 24 octobre, lors du sommet des BRICS à Kazan, le président russe Vladimir Poutine a déclaré que le Conseil de sécurité des Nations unies et les autres organes de l’ONU devaient être réformés en fonction des « réalités du XXIe siècle », en s’élargissant à des pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique du Sud.
