Des terroristes armés ont tué samedi plusieurs dizaines de personnes, dont des civils, dans le Centre-nord du Burkina Faso, a appris dimanche l'AFP de différentes sources.
Quatre ministres et le chef d'État-major des armées sont allés rencontrer des victimes dimanche à Kaya, où la plupart des blessés ont été évacués, à environ 45 kilomètres du village de Barsalogho où a eu lieu l'attaque.
La plupart des victimes sont des civils. Il s’agit de villageois que l’armée a mobilisé samedi matin pour creuser des tranchées afin de protéger le village contre d’éventuelles attaques terroristes. Les travaux ont commencé sous bonne garde de l’armée dans la matinée, selon des habitants dans la région.
Et quelques instants après, plus d’une centaine d’hommes armés sont arrivés et ont ouvert le feu sur les villageois, selon des sources concordantes. La plupart des victimes auraient été abattues dans les tranchées qu’ils creusaient. Ce que semble confirmer une vidéo qui a largement circulé sur les réseaux sociaux, et montrant des dizaines de corps dans les tranchées.
Sur la télévision nationale, le ministre de la communication, Rimtalba Jean Emmanuel Ouedraogo, a parlé d'une «attaque lâche et barbare» perpétrée par «des hordes de criminels» qui s'en sont pris à «des femmes, des enfants, des personnes âgées et des hommes, sans distinction».
Depuis plusieurs mois, les autorités ne communiquent presque plus sur ces violences, qui continuent d'endeuiller le pays.
Aucun bilan des morts et des blessés n'a été avancé par le gouvernement, ni de précision sur les auteurs du massacre.
Le ministre de la Sécurité, Mahamoudou Sana, a de son côté déploré que, malgré «une riposte et un soutien des vecteurs aériens», des civils aient été tués.
Il a ajouté que des militaires et des «VDP», les volontaires pour la défense de la patrie (nom donné aux supplétifs civils qui se battent aux côtés de l'armée), ont également été tués, sans préciser leur nombre.
«Nous déplorons plusieurs dizaines de morts», a indiqué une source sécuritaire de la zone sous couvert d'anonymat.
L'attaque n'a pour l'instant pas été revendiquée par les groupes armés de la zone, principalement liés à Al-Qaïda.
Depuis 2015, le pays est très régulièrement frappé par des attaques de groupes terroristes qui ont fait plus de 20 000 morts – civils et militaires – dont près de 3 800 cette année, selon l'ONG Acled qui répertorie les victimes de conflits dans le monde.
Le chef du régime burkinabè, le capitaine Ibrahim Traoré, arrivé au pouvoir en septembre 2022, avait promis de faire de la lutte contre le « terrorisme » sa « priorité ».