La présidence de l’Autorité autonome palestinienne (AP) a salué vendredi l'avis consultatif de la Cour internationale de justice (CIJ), qui a déclaré que l'occupation des territoires palestiniens par Israël depuis 1967 était illégale.
Dans un communiqué, la présidence a décrit la décision comme « un triomphe pour la justice » et « une réaffirmation du droit du peuple palestinien à l'autodétermination, à sa terre et à son État ».
L'occupation israélienne est illégale et ce régime doit mettre fin à son occupation et à sa présence sur les terres palestiniennes, arrêter la construction de nouvelles colonies, évacuer les colonies et compenser les pertes matérielles et spirituelles qu'a connues la population palestinienne, précise le communiqué.
Le communiqué souligne que la décision de la CIJ est un rejet de la résolution adoptée jeudi par le Parlement israélien s'opposant à la création d'un État palestinien.
L’Autorité autonome palestinienne a exhorté la communauté internationale à contraindre Israël à mettre fin complètement et immédiatement à son occupation.
Ce communiqué a apprécié les positions des pays qui défendent les droits de la Palestine avant de souligner que les États membres de l'ONU devraient s'engager à respecter la décision de la Cour de La Haye, qui appelle à la non-reconnaissance des colonies de peuplement dans les territoires palestiniens.
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Le Hamas a salué la décision de la CIJ
Le Mouvement de résistance islamique palestinien Hamas a salué l'avis consultatif de la Cour internationale de Justice et demandé à l'Assemblée générale des Nations Unies et au Conseil de sécurité de prendre des mesures nécessaires pour mettre fin à l'occupation du régime sioniste, qui s'oppose, ouvertement, aux décisions de la Cour qu'il accuse d'antisémite.
Le Hamas a déploré que le régime sioniste, grâce au soutien des États-Unis, se permette de fouler aux pieds les lois et résolutions de la Cour internationale de justice qui ordonnent l’arrêt des actions criminelles de ce régime à Rafah et appellent à faciliter l’accès à l’aide humanitaire dans toutes les zones de la bande de Gaza.
Réaction des autorités sionistes à l'arrêt de la Cour internationale de Justice
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a rapidement dénoncé vendredi l'avis non contraignant rendu par les 15 juges de la Cour internationale de justice.
Il a critiqué l'avis consultatif rendu par la Cour internationale de justice concernant l'occupation des territoires palestiniens, le qualifiant d'« absurde ».
« Notre peuple n’occupe ni ses terres ni l’héritage de ses pères, et aucune décision erronée de La Haye ne déformera cette vérité historique », a écrit Netanyahu dans un communiqué sur X.
Le ministre de la Sécurité nationale d'extrême droite, Itamar Ben-Gvir, a dit que les conclusions de la CIJ « prouvent pour la millième fois qu'il s'agit d'une organisation clairement politique et antisémite ».
« Nous n’allons pas recevoir de leçons de morale de leur part ; le temps de la gouvernance et de la souveraineté est venu », a-t-il proféré.
Le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, a déclaré que la réponse à la décision de la CIJ était « d'imposer la souveraineté sur la Palestine maintenant ».
Le représentant d'Israël aux Nations unies a également déclaré que l’entité sioniste devrait prendre des mesures sans précédent contre l'ONU et ses institutions.
Le chef de l’opposition israélienne, Yaïr Lapid, a critiqué l’avis rendu par la CIJ avant de poursuivre : « Nous essaierons de faire échouer cette décision de la CIJ dans les milieux internationaux . »
Lapid l'a qualifié de partial et entaché d’antisémitisme, ignorant la réalité sur le terrain. Cela ne sert qu'au terrorisme islamique et à la campagne contre Israël, a-t-il prétendu.
La Cour internationale de justice (CIJ) a jugé que la présence continue d’Israël dans le territoire palestinien occupé est illégale et doit prendre fin « le plus rapidement possible ».
Les juges ont pointé du doigt une longue liste de politiques – y compris la construction et l’expansion des colonies israéliennes en Cisjordanie et à Qods-Est, l’utilisation des ressources naturelles de la région, l’annexion et l’imposition d’un contrôle permanent sur les terres et les politiques discriminatoires à l’encontre des Palestiniens – qui, selon eux, violaient toutes les règles internationales.
La Cour a déclaré qu'Israël n'a aucun droit à la souveraineté sur les territoires, viole les lois internationales interdisant l'acquisition de territoires par la force et entrave le droit des Palestiniens à l'autodétermination.
L'avis stipule que les autres pays sont tenus de ne pas « prêter aide ou assistance au maintien » de la présence israélienne sur le territoire. Il ajoute qu'Israël doit immédiatement mettre un terme à la construction de colonies et que les colonies existantes doivent être démantelées.
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« L'abus par Israël de son statut de puissance occupante » rend sa « présence dans le territoire palestinien occupé illégale », a déclaré la CIJ.
« Les colonies israéliennes en Cisjordanie et à Qods-Est, ainsi que le régime qui leur est associé, ont été établies et sont maintenues en violation du droit international », a déclaré le tribunal.