Les États-Unis font pression sur le nouveau gouvernement britannique pour qu’il ne renonce pas à l’objection judiciaire de l’ancien gouvernement auprès de la Cour pénale internationale contre l’émission d’un mandat d’arrêt contre le Premier ministre du régime sioniste, Benjamin Netanyahu et son ministre de la Guerre.
L'avocat des droits de l'homme, Geoffrey Robertson, a dénoncé les pressions exercées par Washington sur le nouveau gouvernement britannique dans un article publié, mercredi 10 juillet, dans The Guardian.
En mai dernier, le procureur général de la Cour pénale internationale (CPI), Karim Khan, a officiellement demandé des mandats d'arrêt contre Netanyahu et son ministre de la Guerre, Yoav Gallant, pour les crimes de guerre qu’ils ont perpétrés tous les deux contre les Palestiniens.
Netanyahu et Gallant font face à des accusations, y compris le meurtre des Palestiniens, l'aggravation de la faim et de la famine dans la bande de Gaza comme moyen permettant d'exercer plus de pressions sur les Gazaouis, l'atermoiement dans l'acheminement de l'aide humanitaire à Gaza et le ciblage délibéré des civils lors des conflits.
Le procureur de la CPI a réclamé ces mandats d’arrêt à un moment où le régime israélien persiste dans sa guerre meurtrière et dévastatrice contre la bande de Gaza depuis le 7 octobre. Plus de 38 240 Palestiniens – pour la plupart des femmes et des enfants – ont été tués et plus de 88 240 autres blessés.
Parallèlement, le régime sioniste a imposé un blocus quasi total à l'enclave palestinienne. La nourriture, les médicaments, l'électricité et l'eau y entrent au compte-gouttes.
En réaction à la demande de Karim Khan, l’ancien gouvernement conservateur britannique, dirigé par l'ex-Premier ministre Rishi Sunak, a tenté de mettre en cause la compétence de la CPI pour statuer sur le génocide et les crimes commis par Israël.
Washington s’attend désormais à ce que le successeur de Sunak, Keir Starmer, suive la même politique face à la CPI.
Robertson a déclaré que céder à la pression américaine serait considéré comme une « première grande erreur morale » du travailliste Starmer.
« Les États-Unis ne sont pas membres de la CPI et attendent du Royaume-Uni qu’il y défende ses intérêts », a noté l’avocat britannique.
La CPI a donné au nouveau gouvernement travailliste jusqu'au 26 juillet pour décider s'il souhaite poursuivre la procédure judiciaire.
Selon une avocate qui s'exprimait sous couvert d’anonymat sur X, il est probable que le Premier ministre britannique nouvellement élu mettra fin au soutien de Londres à Israël.