Le procureur général de la Cour pénale internationale (CPI) a demandé un mandat d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu pour crimes de guerre et attaques systématiques contre les Palestiniens dans la bande de Gaza.
Un mandat d'arrêt a également été demandé contre le ministre israélien des Affaires militaires Yoav Gallant, dans le contexte des sept mois de campagne sanglante menée par l'armée israélienne dans le territoire palestinien assiégé.
Karim Khan a déclaré ce lundi 20 mai dans un communiqué qu'il avait des motifs raisonnables de croire que Netanyahu et Gallant « portaient la responsabilité pénale » de « crimes de guerre et crimes contre l'humanité ».
Il a dressé une liste de crimes, notamment « la famine des civils » et « le fait de diriger intentionnellement des attaques contre une population civile ».
« Nous affirmons que les crimes contre l’humanité visés dans les requêtes s’inscrivaient dans le prolongement d’une attaque généralisée et systématique dirigée contre la population civile palestinienne. D’après nos constatations, certains de ces crimes continuent d’être commis », a affirmé M. Khan.
Un panel de juges du tribunal va maintenant examiner la demande de mandat d'arrêt.
Cette ligne d’action à la CPI, basée à La Haye, marque la première action de ce type contre le chef d’un proche allié des États-Unis.
Lorsque des rapports ont fait surface le mois dernier sur la recherche d'une ligne d'action par le procureur en chef de la CPI, l'administration Biden n'a pas tardé à condamner cette décision, affirmant que « la CPI n'a aucune compétence dans cette situation et nous ne soutenons pas son enquête ».
La Cour enquête sur les actions d'Israël dans les territoires occupés depuis trois ans – et plus récemment sur la guerre brutale dans la bande de Gaza.
Netanyahu a demandé à Biden d'empêcher les mandats d'arrêt contre les responsables du régime.
Le génocide mené par Israël contre Gaza a incité l'Afrique du Sud à porter plainte contre Tel-Aviv devant la Cour internationale de Justice (CIJ) en décembre 2023.
Dans sa requête, l'Afrique du Sud a affirmé que les actions d'Israël à Gaza étaient de « caractère génocidaire ».
La CIJ a jugé en janvier qu’« il existe un risque plausible de génocide à Gaza et que les civils continuent de subir de graves dommages depuis lors ».
Il a ordonné à Tel-Aviv de prendre toutes les mesures pour empêcher le génocide à Gaza, mais n’a pas ordonné un cessez-le-feu.
La guerre israélienne à Gaza, qui a commencé début octobre, a chassé de leurs foyers environ 80 % des 2,3 millions d'habitants du territoire, provoqué de vastes destructions dans plusieurs villes et coûté la vie à plus de 35 562 personnes dans l'enclave.