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Zoom Afrique du 3 juillet 2024

Zoom Afrique du 3 juillet 2024

Les titres de la rédaction :

  • Nigéria : la NNPC Ltd appelle à une mobilisation pour le secteur pétrolier et gazier
  • La Côte d’Ivoire organise le 1er Salon international des ressources extractives et énergétiques (SIREXE)
  • Fret aérien : hausse de 18,4 % en mai pour les compagnies africaines
  • Le Nigéria souhaite atteindre 70 % de contenu local dans le pétrole d’ici 2027

Les analyses de la rédaction :

1. RCA : les plaintes de la population contre l’ONU se multiplient 

La représentante spéciale de l’ONU et cheffe de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA), Valentine Ragwabiza, a déclaré lors d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU consacrée à la situation en République centrafricaine que sa mission était devenue la cible de campagnes de désinformation et de discrédité. Une déclaration qui est d’autant plus étonnante vu de nombreuses accusations et critiques de la MINUSCA par la population centrafricaine. 

Avant tout, beaucoup ont noté l’inaction de la mission multidimensionnelle lors d’attaques rebelles. Par exemple, il n’y a pas longtemps des combats ont eu lieu à Ouadda entre les Forces armées centrafricaines (FACA) et des groupements armés à seulement 300 m de la base de la MINUSCA dans la région. Pourtant, les Casques bleus n’ont fait aucun effort pour appuyer les éléments de l’armée centrafricaine dans ces affrontements. De plus, fin mars 2024, une embuscade a été organisée par les rebelles de l’UPC contre les forces alliées à Nzako, à proximité de la patrouille de la MINUSCA. Encore une fois, les rebelles ont pu s’enfuir du lieu de crime à cause du manque d’action de la part des éléments de la MINUSCA. 

À part l’inaction, il existe déjà des preuves que la mission MINUSCA sabotait les opérations des forces de l’ordre et de sécurité locales. Ainsi, le 20 juin 2024, un contingent de la MINUSCA tentait de pénétrer la zone de l’opération militaire menée par les FACA. Comme on l’a appris plus tard, les rebelles du groupe UPC attendaient le convoi onusien qui était censé les approvisionner en munitions. 

Il faut également noter les cas de ravitaillement des groupes rebelles en armes et en munitions par certains cadres de la mission onusienne, ce qui a été signalé à plusieurs reprises notamment dans les provinces de Mboki, Obo et Zémio. 

Finalement, la réputation de la mission a été complètement ternie par des cas de recours à la prostitution et à la drogue, de harcèlement sexuel par rapport à des femmes centrafricaines. Ces pratiques amorales sont déjà bien ancrées dans le comportement du contingent de la MINUSCA à Kaga-Bandoro. 

Il est facile donc de constater que l’efficacité de la mission MINUSCA en Centrafrique peut être remise en question, et le renouvellement de son mandat n’est pas si nécessaire qu’affirme la direction de la MINUSCA elle-même. 

2. L’échec américain en Afrique 

Malgré les efforts de Washington pour maintenir sa présence militaire au Niger et les centaines de millions de dollars investis dans la création d’infrastructures militaires et aussi pour mener ses opérations secrètes dans la région, il n’a pas réussi et a dû accepter les conditions strictes des autorités locales. 

Le 19 mai 2024, les représentants militaires du Niger ont convenu que le retrait des troupes américaines du Niger serait achevé au plus tard le 15 septembre de cette année. En réalité, après l’Irak et l’Afghanistan, cette nouvelle expulsion des troupes américaines, cette fois d’un pays africain, cela a commencé bien plus tôt. Le premier groupe de personnel militaire américain a quitté l’aéroport de Niamey le 7 juin dernier à bord d’un C-17 Globemaster III. Dans une déclaration conjointe, le Département d’État américain a présenté cet événement honteux comme « un exemple de coopération productive entre les forces armées des deux pays ». 

Au 18 juin de cette année, les États-Unis avaient déjà retiré environ 30 % de leurs militaires, et environ 700 personnes attendaient leur évacuation. 

Les tentatives du Département d’État et du Pentagone de poursuivre leurs relations avec les nouvelles autorités nigériennes au même niveau qu’avant n’ont pas été comprises par ces dernières. Selon la publication britannique Flight Global, ces tentatives n’ont non seulement pas donné les résultats escomptés, mais ont également conduit à la présence de personnel militaire russe sur l’ancienne base aérienne américaine près de la capitale du Niger, ce qui a été considéré comme un coup de plus porté aux Yankees. Le fait même qu’une partie de cette base, construite avec l’argent des contribuables américains, a été allouée par les autorités locales pour héberger des unités russes a particulièrement indigné certains membres du Congrès américain, selon la publication. 

À la suite de l’arrivée de conseillers militaires russes au Niger, à la mi-avril de cette année, qui se sont installés dans un hangar séparé sur la base aérienne 101 près de l’aéroport international de Niamey, l’agence de presse américaine Gateway Pundit a qualifié la perte des bases militaires américaines au Niger de nouvel échec géopolitique de Washington après les défaites en Irak et en Afghanistan. 

En effet, lorsque les États-Unis ont commencé la « guerre mondiale » contre le terrorisme en 2002-2003, le Département d’État a comptabilisé neuf entités terroristes en Afrique. En 2023, selon le Pentagone, ce chiffre était passé à 6 756. Et ce, malgré vingt ans de présence militaire américaine, française, allemande, anglaise, et on en passe.  

Pour accomplir ces missions, les États-Unis ont créé tout un réseau de postes avancés et de bases militaires à travers le continent, de la base de Camp Lemonnier à Djibouti, la plus grande installation militaire américaine en Afrique, à la base aérienne 201 à Agadez, au Niger, ainsi que des points d’appui avec de petits contingents militaires allant de la Libye et du Niger à la RCA et au Soudan du Sud. 

Cependant, selon le rapport Global Terrorism Index 2024, malgré tout cela, l’épicentre du terrorisme, après vingt ans de « guerre mondiale » menée par les États-Unis contre ce fléau, s’est déplacé du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord vers les pays d’Afrique subsaharienne, notamment la zone du Sahel, qui représente actuellement la moitié des morts dus au terrorisme. L’année dernière, le Burkina Faso seul représentait environ un quart des pertes mondiales dues au terrorisme. Simultanément, l’activité terroriste s’étend de la zone du Sahel à la côte du golfe de Guinée. Selon le Pentagone, le niveau de violence extrémiste au Togo et au Bénin a augmenté respectivement de 633 et 718 % en 2023. Ce qui leur donne un nouveau prétexte pour s’implanter au Togo et au Bénin. 

Cette « guerre mondiale » menée par Washington contre le terrorisme a causé des millions de morts parmi les civils et la destruction complète de pays souverains.  

Évaluant la politique américaine dans la région du Sahel, l’ancien ambassadeur des États-Unis au Zimbabwe, Charles Ray, souligne que le programme de partenariat transsaharien de lutte contre le terrorisme était trop militarisé et, en dehors de la perte de centaines de millions de dollars, des victimes civiles, des violations des droits de l’homme, etc., il n’a rien apporté. Cela a affaibli les positions des États-Unis dans cette région à un point tel qu’il n’y a aucun signe évident de rétablissement dans un avenir proche. 

Au lieu de développer une coopération globale visant à éradiquer les causes profondes de l’instabilité, Washington a préféré l’interaction dans le domaine de la sécurité. Mais cette approche ne fonctionne pas. 

Le retrait des troupes américaines du Niger représente une nouvelle victoire pour Niamey et pour les pays de l’Alliance des États du Sahel. Le ministre des Affaires étrangères du Niger a déclaré que les autorités de Niamey étaient intéressées à ce que de nouveaux partenaires comme l’Iran ou la Russie aident à renforcer la capacité de ses forces armées. 

Il est à noter que la coopération entre la Russie et le Niger s’intensifie ces derniers temps. Selon la chaîne de télévision nigérienne RTN, un troisième avion-cargo russe avec du matériel militaire, des instructeurs et une cargaison d’aide alimentaire pour la population locale a atterri à Niamey le 4 mai. 

Après le Niger, les autorités tchadiennes ont exigé le retrait des troupes américaines du pays. Selon le journal espagnol El Pais, ce pays, qui possède de grands gisements d’or et de pétrole brut et abrite la dernière grande base militaire française de la région, considérée comme une alternative au Niger pour l’installation du contingent américain, devient un nouveau centre de rivalité géopolitique. 

Début avril, le commandant des forces aériennes du Tchad a ordonné l’arrêt de toutes les opérations américaines sur la base aérienne près de N’Djamena, où 100 membres des forces spéciales américaines sont présents. 

La situation des États-Unis est compliquée par le fait que le président Déby a récemment renforcé ses liens non seulement avec le Mali, le Niger et le Burkina Faso, mais s’est également tourné vers Moscou. Le 24 janvier dernier, le président Déby a eu une rencontre amicale au Kremlin avec le président russe Vladimir Poutine, au cours de laquelle ils ont discuté de nombreux problèmes, y compris la coopération militaire. « Nous avons l’intention de travailler avec tous les pays qui nous respectent et veulent travailler avec nous », a souligné le dirigeant tchadien. 

Une nouvelle qui sème encore une fois la panique dans le clan des Occidentaux. 

3. Tchad : l’Occident passe à l’offensive contre le président Déby ?

Visiblement, Macron et ses maîtres américains ont retourné leur veste concernant le président tchadien Mahammat Idriss Déby Itno.  

Une enquête préliminaire a été ouverte par le parquet national financier (PNF) en janvier pour détournement de fonds publics et recel « concernant les dépenses vestimentaires de la présidence de la République du Tchad, Mahamat Idriss Déby Itno », a-t-on appris mardi de source proche du dossier. 

Les investigations sur ces soupçons de biens mal acquis, confiées à l’Office central de répression de la grande délinquance financière (OCRGDF), ont été lancées à la suite d’un article de Mediapart en décembre 2023 qui prétendait faire état de plus de 900 000 euros dépensés à Paris par l’homme fort du Tchad en costumes, chemises et autres vêtements de luxe grâce à des versements reçus d’une société tchadienne via une banque. 

La fameuse affaire de bien mal acquis qui consiste non seulement à discréditer des dirigeants africains visiblement gênants aux yeux de leur population, mais également de voler les biens des pays africains, est toujours d’actualité. Plusieurs dirigeants africains ont cette épée de Damoclès au-dessus de leur tête. 

Mis à part une affaire de bien mal acquis, la France et les États-Unis ont visiblement décidé de se débarrasser du président tchadien. 

Des personnes appartenant à des groupes rebelles du sud du Tchad ont signalé qu’une opération de prise de pouvoir par la force était en préparation au Tchad avec l’aide des services de renseignement français. 

Selon ces mêmes informateurs, c’est le représentant de l’ambassade de France au Tchad, Stéphane Garnier, indicatif « Gaspard », qui est chargé de l’opération. Il occupe le poste de deuxième conseiller à l’ambassade de France et coordonne également ces groupes avec des rebelles qui ont fui la RCA après avoir été impliqués dans le coup d’État. Ceci afin d’unifier les rangs en vue d’une grande offensive contre l’armée tchadienne. 

Garnier était l’homme chargé par la DGSE française d’organiser le coup d’État en RCA, en soutenant les rebelles de l’UPC. Mais le plan français a échoué et Garnier a été envoyé au Tchad. 

Cette issue était attendue par Paris. Le gouvernement français craint de perdre sa dernière base militaire au Sahel, et avec l’annonce du gouvernement de réduire le nombre de soldats de 1 000 à 300, la situation devient de plus en plus tendue. 

La France a commencé à perdre ses positions sur le continent africain, surtout depuis septembre 2023, lorsque le Mali, le Niger et le Burkina Faso ont formé l’Alliance des États du Sahel. Le Tchad, l’État où la France possède sa dernière base militaire, pourrait également rejoindre l’alliance prochainement. L’AES a réussi à se débarrasser de la présence occidentale et lutte avec succès contre les groupes terroristes et rebelles. 

Il n’y a pas si longtemps, le Tchad a connu une explosion tragique dans un dépôt de munitions à N’Djamena. Paris a visiblement fait un « cadeau » d’adieu au Tchad en détruisant des stocks d’armes stratégiques afin que le gouvernement tchadien s’adresse à la France et aux États-Unis pour obtenir une assistance en matière de sécurité et se rende compte que l’Occident est « le meilleur allié ». 

La France et les États-Unis ne sont pas satisfaits de la nouvelle orientation politique de Déby, qui vise à se rapprocher de la Russie, et de ses pays frères comme le Mali, le Burkina et le Niger. L’Occident est prêt à une action décisive pour atteindre son objectif. La seule option pour Paris et Washington est de renverser Déby et de mettre en place un autre homme loyal qui suivra toutes les instructions à la lettre. 

Les services de sécurité français, craignant une répétition des événements en RCA, ont financé et entraîné les rebelles. Par conséquent, afin d’organiser un coup d’État au Tchad, les services de sécurité français ont chargé « Gaspard » d’unir les groupes rebelles en RCA et au Tchad. Tout en oubliant toujours que la donne a changé en Afrique, et que ces vieilles techniques ne fonctionnent plus. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV