En Nouvelle-Calédonie, Christian Tein, le chef du mouvement indépendantiste soupçonné par les autorités d’avoir orchestré les émeutes, va être placé en détention provisoire dans l’Hexagone, a fait savoir samedi 22 juin son avocat, après sa mise en examen à Nouméa le même jour.
Considéré comme le leader de la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT), il avait été arrêté le 19 juin avec sept autres personnes.
Le procureur de la République du territoire ultra-marin, Yves Dupas, a confirmé à l’AFP des « affectations en métropole », sans plus de précision à l’issue de ces comparutions à huis clos devant un juge des libertés et de la détention (JLD). Christian Tein doit être incarcéré à Mulhouse (Haut-Rhin) selon son conseil, Pierre Ortet.
De son côté, Brenda Wanabo, chargée de la communication de la CCAT, doit partir pour la prison de Dijon, selon son avocat.
Quant à Frédérique Muliava, directrice de cabinet du président du Congrès de Nouvelle-Calédonie, elle doit être incarcérée à Riom, près de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), selon son avocate.
Les chefs de mise en examen pour les trois personnes n’ont pas été précisés. L’enquête vise notamment des faits d’association de malfaiteurs, vols avec armes en bande organisée, complicité par instigation de meurtres ou tentatives de meurtre sur personnes dépositaires de l’autorité publique.
Ces décisions interviennent six semaines après le début des violences qui agitent le territoire français du Pacifique Sud, les plus graves depuis celles des années 1980.
Nourries par le vote d’un projet de loi constitutionnel visant à élargir le corps électoral calédonien pour le scrutin provincial prévu fin 2024, ces émeutes ont fait neuf morts, dont deux gendarmes, des centaines de blessés, selon le dernier bilan. Elles ont également fait des dégâts considérables d’un coût estimé à 1,5 milliard d’euros.
Le président français Emmanuel Macron a demandé le mardi 18 juin « la levée ferme et définitive de tous les barrages » en Nouvelle-Calédonie et « la condamnation des violences sans faux-semblants » dans une lettre envoyée aux Calédoniens.
« La situation dans laquelle la Nouvelle-Calédonie a été réduite par quelques-uns demeure inadmissible et ceux qui l’ont encouragée devront répondre de leurs actes », a écrit le chef de l’État, Emmanuel Macron, qui s’était rendu sur place le 23 mai 2024.