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Troubles en Nouvelle-Calédonie : la France déploie davantage de troupes

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Des gendarmes patrouillent en Nouvelle-Calédonie, le 14 mai 2024. ©AFP

Six morts et des centaines de blessés sont à déplorer au sixième jour des manifestations et des émeutes dans l’archipel français de Nouvelle-Calédonie, dans le Pacifique.

Le commandant en second de la gendarmerie de Nouvelle-Calédonie, le général de brigade Nicolas Matthéos, a précisé ce samedi 18 mai qu’une personne avait été tuée et deux autres blessées lors d’un échange de coups de feu à Kaala-Gomen, une commune de la province Nord.

Les faits se sont produits à 14H30 (heure locale), selon des sources proches du dossier qui ont précisé que les victimes étaient de sexe masculine. D’après une de ces sources, les tirs ont été échangés quand deux Caldoches d’une même famille ont voulu passer un barrage : le père est décédé, son fils a été blessé, ainsi qu’un Kanak.

Depuis lundi, deux gendarmes ont été tués, l’un par balle en pleine tête et l’autre par tir ami, ainsi que trois autres, tous autochtones Kanak, un jeune de 17 ans et deux hommes de 20 et 36 ans.

Au moins 60 membres des forces de sécurité ont été blessés lors des derniers troubles, ce qui a incité Paris à envoyer des renforts.

Des centaines de marines et de policiers français lourdement armés patrouillent dans les rues remplies de débris de la capitale Nouméa pour réprimer les manifestations.

Les résidents locaux ont indiqué avoir entendu le bruit des coups de feu, de drones et d’« explosions massives » pendant la nuit.

Annie, 81 ans, a déclaré avoir entendu de fortes explosions pendant la nuit. Elle a également déclaré que la violence de cette semaine était pire que celle observée pendant les tumultes des années 1980, une période d’assassinats politiques et de prises d’otages appelée par euphémisme « les événements ».

« C’est encore pire que pendant les Événements », a-t-elle déclaré. « À l’époque, il n’y avait pas autant d’armes. »

Jeudi, les forces de sécurité ont arrêté 214 personnes.

L’état d’urgence a été annoncé vendredi et des renforts ont été acheminés par avion depuis la France pour réprimer les manifestations dans l’archipel.

La population autochtone de ce territoire, qui compte environ 270 000 habitants, cherche depuis longtemps à obtenir son indépendance vis-à-vis de la France.

La Nouvelle-Calédonie est une colonie française depuis environ deux siècles et les tensions couvaient depuis des décennies entre les Kanaks, qui souhaitaient l’indépendance, et les descendants des colons, qui voulaient que la Nouvelle-Calédonie reste dans le giron de la France.

Elle se compose d’un groupe d’îles du Pacifique situées à l’est de l’Australie, à 10 fuseaux horaires de Paris, et est connue pour attirer les touristes grâce à ses atolls et ses récifs classés au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Les derniers troubles ont été attribués à un malaise économique, à des tensions sociales et, surtout, à une lutte politique entre les militants indépendantistes, essentiellement autochtones, et les autorités parisiennes.

Le président français Emmanuel Macron a annulé une vidéoconférence avec les dirigeants politiques locaux, faute de participants volontaires.

À Nouméa, des centaines de personnes ont fait la queue devant les magasins, dans l’espoir d’obtenir de la nourriture et des produits essentiels dont elles ont désespérément besoin.

Le tourisme est la principale source de revenus de la Nouvelle-Calédonie. Cependant, les touristes et les voyageurs réguliers ont été bloqués à l’intérieur ou à l’extérieur de l’archipel après que l’aéroport international de Nouméa a été temporairement fermé en raison de l’instabilité des conditions.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV