Le Hamas a vivement critiqué le procureur en chef de la Cour pénale internationale (CPI) pour avoir demandé des mandats d'arrêt contre les hauts dirigeants du mouvement de résistance palestinien, par parti pris en faveur du régime israélien.
Le mouvement a fait ces remarques dans un communiqué de presse publié le jeudi 20 juin en référence à la demande de Karim Khan à la Chambre préliminaire de la Cour de délivrer les mandats d'arrêt le mois dernier.
Le communiqué de presse a dénoncé Khan pour avoir ignoré les réalités sur le terrain ainsi que pour « son parti pris en faveur du régime occupant, qui pratique le génocide contre notre peuple dans la bande de Gaza ».
Il faisait référence à la guerre génocidaire que le régime israélien mène contre Gaza depuis le 7 octobre en réponse à une opération de représailles des groupes de résistance du territoire.
Environ 250 personnes ont été capturées côté israélien au cours de l'opération.
Cependant, la guerre a jusqu’à présent tué et blessé plus de 120 000 Palestiniens et détruit plus de 70 % des bâtiments de la région côtière, en particulier les structures de santé et d’éducation.
Le Hamas a noté que le procureur avait considéré que le régime avait droit à la « légitime défense », mais avait négligé le fait que « le crime majeur dont découlent toutes les tragédies est l’occupation ».
L'occupation, souligne-t-il, est considérée comme crime selon les coutumes et les lois internationales.
« Nous réitérons que c'est le droit de notre peuple, plutôt que son devoir, de résister à l'occupation par tous les moyens possibles, y compris [par] la résistance armée, ce qui est affirmé par le droit international mais a été ignoré par le procureur », a affirmé le mouvement.
Il rappelle que l’occupation s’inscrit dans une histoire de 76 ans marquée par quatre guerres dévastatrices contre Gaza et un blocus paralysant ciblant le territoire depuis 2006.
Dans le même contexte, le Hamas a cité le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, qui avait déclaré précédemment que « les événements du 7 octobre ne se sont pas produits dans le vide ».
Le Hamas a fustigé Khan pour avoir crédité les allégations du régime sioniste contre le groupe de planification d’« agressions sexuelles systématiques », pour lesquelles Tel-Aviv n’avait pas réussi à produire « un seul élément de preuve ».
« Le Procureur et la CPI sont confrontés à un test historique de leur crédibilité », indique le communiqué de presse.
Il a également conseillé au tribunal de résister aux pressions exercées sur lui par les partisans occidentaux du régime israélien, y compris les États-Unis.
« Le monde a besoin d’une véritable égalité et d’une justice rapide, loin de la domination, de l’influence et de l’arrogance des grandes puissances. »