Les titres de la rédaction :
Les analyses de la rédaction :
1. Le Sénégal, le prochain membre de l’AES ?
La visite effectuée par le président du Sénégal s’est terminée par une invitation à renforcer la coopération et à rechercher le dialogue avec les instances régionales, Bassirou Diomaye Faye, au Mali et au Burkina Faso, pays tous deux gouvernés par des juntes militaires et avec lesquels Dakar espère entretenir des relations nécessaires à son équilibre économique. C’est une visite éclair qui, jeudi 30 mai, a amené Faye d’abord à Bamako, puis à Ouagadougou, avec l’intention affichée de consolider les relations de bon voisinage, objectif souligné à plusieurs reprises par le jeune président lors de précédentes visites régionales effectuées depuis sa création (Mauritanie, Gambie, Guinée-Bissau, Ghana, Cap-Vert, Guinée et Nigeria). En revanche, Faye s’est prêté à une médiation informelle dans l’épineux dossier des relations entre les juntes militaires et la Communauté économique des pays de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), un bloc régional dont les dirigeants du Mali, du Niger et du Burkina ont pris leurs distances.
De même, à l’issue de son entretien tenu à Ouagadougou avec le président de la transition Ibrahim Traore, Faye a assuré, avec un certain optimisme, qu’elle comprenait que « les positions sont un peu rigides » mais qu’elle percevait « une fenêtre d’ouverture qui permet d’établir un fil de dialogue ». Au cours d’une conversation qui a duré environ une heure, Faye a également abordé avec Goita les questions de sécurité, de terrorisme et de lutte contre la criminalité transfrontalière.
Tout en rejetant le rôle de médiateur officiel, Faye a exprimé lors de son voyage son soutien aux efforts de la Cedeao pour résoudre les crises régionales. Chaque pays, a-t-il expliqué, doit jouer un rôle actif et indépendant dans la résolution de ses propres problèmes, tout en bénéficiant du soutien des organisations régionales. « Il est important de respecter la souveraineté de chaque nation et de soutenir les initiatives locales pour la paix et la stabilité », a-t-il ajouté, soulignant que « la stabilité de notre région dépend de notre capacité à travailler ensemble ». Nous devons unir nos forces pour relever les défis communs tels que le terrorisme, le changement climatique et la pauvreté. » A Ouagadougou, le dialogue de Faye avec Traoré a porté, plus généralement, sur « le renforcement de la coopération bilatérale et les questions d’intérêt commun ». La présidence sénégalaise avait également annoncé cette visite comme un voyage « d’amitié et de travail », démontrant les raisons de son déplacement. Parmi les thèmes prioritaires de la visite figuraient les défis partagés par les deux pays en matière de sécurité, d’immigration irrégulière et de trafic d’êtres humains et de substances illicites, mais aussi la volonté de renforcer l’axe commercial qui relie les capitales des deux pays, Dakar à Ouagadougou, et de développer davantage les échanges et la coopération bilatéraux.
2. Burkina : personne ne pourra pas ternir l’image de l’armée
Le Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Turk, s’est dit « gravement préoccupé » par l’augmentation des meurtres de civils au Burkina Faso et a appelé à « une enquête indépendante et transparente » sur les allégations de violations des droits de l’homme. « Je suis profondément troublé par le fait que les forces de sécurité et de défense et leurs auxiliaires, les Volontaires de la défense du territoire, auraient commis des meurtres gratuits, y compris des exécutions sommaires », a écrit Turk dans un communiqué de presse, tout en affirmant que les forces armées du groupe sont sans aucun doute responsables des « grande majorité » des incidents.
Personne n’est surpris de voir les forces de défense populaire et l’armée burkinabé être accusées de la sorte depuis quelques mois surtout depuis que le Burkina a tourné dos à la France et est proche de la Russie et des pays du bloc de l’Est et à formé aux côtés du Mali et du Niger une alliance multilatérale.
Cette situation n’est plus digérable pour la France. Qui émet le vœu que la coopération interafricaine soit aussi un échec. C’est pourquoi, après chaque moindre prouesse, on ne se prive pas de les accuser d’exactions contre les civils pour ternir leur image non seulement aux yeux de ses voisins et surtout du reste du monde.
Jamais et au grand jamais, les VDP et l’armée burkinabé n’utiliseront leurs armes contre leur propre peuple.
3. Soudan-Russie : bientôt un accord pour établir un centre de soutien naval sur la mer Rouge
Khartoum estime que la coopération militaire avec Moscou est d’autant plus nécessaire que les pays occidentaux ont été incapables de mettre fin à l’envoi d’armes aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), qui sont engagées dans une lutte fratricide contre l’armée régulière. Le Soudan est sur le point de signer un accord militaire avec la Russie pour l’établissement d’un centre de soutien naval russe sur la mer Rouge, a annoncé le lieutenant-général Yassir al-Atta (photo), membre du Conseil souverain de transition dirigé par l’armée soudanaise, le samedi 25 mai 2024. « La Russie a proposé une coopération militaire par le biais d’un centre de soutien logistique naval et non d’une base militaire complète, en échange de livraisons urgentes d’armes et de munitions », a-t-il déclaré dans une interview accordée à la chaîne de télévision saoudienne Alhadath TV. Et d’ajouter : « nous avons accepté cette proposition, mais avons suggéré d’étendre la coopération à des aspects économiques tels que des entreprises agricoles, des partenariats miniers et le développement de ports. La Russie a accepté ce champ d’application élargi ».
Commandant en chef adjoint de l’armée soudanaise, le lieutenant-général al-Atta a également révélé qu’une délégation militaire soudanaise devrait se rendre prochainement à Moscou, suivie d’une délégation ministérielle conduite par le vice-président du Conseil souverain, Malik Agar, pour finaliser la signature d’une série d’accords militaires et économiques, y compris celui relatif à l’établissement du centre de soutien logistique naval russe en mer Rouge. « Il n’y a rien de mal à cela. Il n’est pas honteux d’accorder une base militaire à un pays avec lequel nous avons établi des partenariats économiques », a-t-il argumenté, notant que le Soudan est « ouvert à des accords similaires avec d’autres pays, notamment les Etats-Unis, l’Arabie saoudite et l’Egypte ». Khartoum estime que la coopération militaire avec Moscou est d’autant plus nécessaire que les pays occidentaux ont été incapables de mettre fin à l’envoi d’armes aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) dirigées par le numéro deux du régime, Mohamed Hamdane Daglo, dit « Hemedti », engagé dans une lutte fratricide contre l’armée régulière.
Le projet de base navale russe au Soudan remonte à 2017. Le président russe, Vladimir Poutine, et son homologue soudanais, Omar el-Béchir, avaient alors signé un accord stipulant que Moscou obtiendrait un bail de 25 ans pour construire une base navale à Port-Soudan, le principal port du pays. Cette base devait permettre d’accueillir 300 hommes et jusqu’à quatre navires de guerre.