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La France envisage d'envoyer 1 000 soldats supplémentaires en Nouvelle-Calédonie pour réprimer les manifestations

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Des policiers anti-émeutes français avec leurs boucliers se tiennent à l'entrée du quartier de la Vallée-du-Tir à Nouméa, capitale de la Nouvelle-Calédonie, le 14 mai 2024. © AFP

Le Premier ministre français a annoncé que la France envisageait d'envoyer environ 1 000 agents de sécurité supplémentaires en Nouvelle-Calédonie, dans le Pacifique. Selon lui, cette décision fait suite à l'état d'urgence dans les îles de Nouvelle-Calédonie touchées par des manifestations.

Le Premier ministre français, Gabriel Attal, l’a annoncé jeudi 16 mai à l’issue d’une rencontre avec le président français Emmanuel Macron, qualifiant la situation dans ce territoire lointain de « très tendue ».

« La situation (...) reste très tendue, avec des pillages, des émeutes, des incendies criminels et des agressions intolérables et innommables », a déclaré Attal après sa rencontre avec le président Emmanuel Macron, ajoutant que les renforts viendraient s'ajouter aux 1 700 personnels déjà sur le terrain.

Le gouvernement français tente de réprimer les manifestations autochtones qui ont éclaté en raison d'un projet de loi controversé visant à élargir le corps électoral pour les prochaines élections en Nouvelle-Calédonie. Les protestations, majoritairement menées par les autochtones, ont secoué l'île située à environ 1 500 kilomètres à l'est de l'Australie.

Les troubles croissants ont dégénéré en violences les plus meurtrières depuis les années 1980, coûtant jusqu'à présent la vie à au moins trois autochtones Kanaks et à un policier.  

Des centaines d'autres personnes ont également été blessées lors des manifestations, que même le couvre-feu nocturne n'a servi à rien pour les arrêter.

L'archipel fait partie de la France depuis 1853, mais au cours des dernières décennies, les relations ont été tendues entre les Calédoniens pro-français – principalement les descendants blancs des premiers colons européens du territoire – et les partisans de l'indépendance, principalement de souche Kanak.

Au cours des années 1980, les combats entre les deux camps ont fait plus de 70 morts dans l'archipel, qui abrite aujourd'hui environ 270 000 personnes.

Les Accords de Matignon, conclus en 1988, ont assuré une décennie de stabilité et l'Accord de Nouméa signé en 1998 a mis fin à la violence et jeté les bases d'une transition de deux décennies censée transférer progressivement le pouvoir au gouvernement local.

Selon les nouvelles règles, les personnes résidant en Nouvelle-Calédonie depuis 10 ans peuvent voter aux élections provinciales du territoire, diluant ainsi un accord de 1998 qui limitait le droit de vote.

De nombreux Kanaks, qui représentent environ 40 pour cent des quelque 300 000 habitants de la Nouvelle-Calédonie, craignent que cette décision ne porte atteinte à leur position sur le territoire.

En début de semaine, l'Assemblée nationale a voté à Paris l'adoption de la mesure. Cependant, la réforme du vote doit encore être approuvée par une séance commune des deux chambres du Parlement français car elle représente un changement constitutionnel.

Le bureau du haut-commissaire qui représente la France en Nouvelle-Calédonie a publié un communiqué annonçant que cinq individus ont été placés en résidence surveillée en tant que « présumés instigateurs des troubles violents ». D'autres perquisitions sont prévues dans les prochaines heures, selon le communiqué du bureau du haut-commissaire.

Plus de 200 émeutiers ont été arrêtés, ajoute-t-il, soulignant que les autorités sont déterminées à rétablir rapidement l'ordre public et à prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger la population de Nouvelle-Calédonie.

Macron a déjà déclaré que les législateurs français voteraient pour adopter le changement constitutionnel d'ici la fin juin à moins que les parties opposées en Nouvelle-Calédonie ne parviennent à trouver un nouvel accord.

Ce jeudi 16 mai, le ministre français de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a déclaré que la France espérait reprendre le contrôle de la situation dans le territoire du Pacifique « dans les prochaines heures ».

La Nouvelle-Calédonie, célèbre pour ses plages ourlées de palmiers et son lagon regorgeant de vie marine, abrite près d'un quart des réserves mondiales de nickel.

Le territoire tire ses principales sources de revenus du tourisme et de l'exploitation du nickel, deux industries florissantes.

Les gisements de nickel de la région sont estimés à représenter un quart des réserves mondiales, ce qui confère au territoire une position privilégiée dans l'industrie minière.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV