Des milliers de pompiers, encadrés par d’importants effectifs des forces de l’ordre, ont manifesté, jeudi 16 mai après-midi, dans les rues de Paris, pour obtenir une prime pour les Jeux olympiques (JO). Neuf syndicats ont appelé à une journée de mobilisation pour ce jour, avec des préavis de grève en France et un cortège à Paris.
Partis de la place de la République, les manifestants sont arrivés sous un déluge de claquements de pétards et de fumigènes place de la Nation, où ils ont déployé une banderole : « Suicides pompiers, SDIS [Service départemental d’incendie et de secours] coupables, #Silence sous mon casque ».
« C’est fini. Maintenant on arrête de faire du bruit, on rentre », a lancé dans un mégaphone un pompier pour ordonner la dissolution du cortège.
Quelques tensions sont survenues avant le départ du cortège, lorsque des pompiers ont lancé quelques gros pétards. Les forces de l’ordre sont intervenues pour extraire des manifestants. Sollicitée sur ces tensions, la préfecture de police de Paris n’a pas répondu dans l’immédiat.
Lors de cette manifestation, les sapeurs-pompiers professionnels territoriaux et les personnels des services départementaux d’incendie et de secours (SDIS) ont exigé davantage d’embauches, des mesures pour protéger leur santé et leur qualité de vie au travail, ainsi qu’une prime pour leur implication dans les Jeux olympiques de Paris.
« L’une de nos préoccupations immédiates est l’égalité dans le traitement par rapport à la prime JO. On veut être traités comme les policiers et les gendarmes », a dit Sébastien Delavoux, représentant syndical de la CGT SDIS. « Les forces de l’ordre ont obtenu des primes allant de 1 500 à 1 900 euros. On demande la même chose », a poursuivi le syndicaliste.
« Les risques liés aux produits toxiques ne sont pas pris en compte pour les pompiers alors que le produit retardant des fumées est hyper toxique et qu’aujourd’hui nos protections ne permettent pas de nous protéger, ce qui entraîne de nombreux risques de cancer », a indiqué Adrien Pedel, président du Syndicat Autonome en Haute-Savoie, ajoutant que les sapeurs-pompiers professionnels demandent également une augmentation de la prime du feu, aujourd’hui fixée à 25 % du salaire de base.
« On est limité pour prendre des vacances cet été à cause des JO, c’est tout à fait normal, c’est un événement exceptionnel, moi je vais travailler une semaine à Paris. Sauf que les policiers, les gendarmes, les agents de la RATP vont toucher une prime spécifique aux JO et nous les pompiers, rien du tout, c’est bien l’exemple flagrant et ultime de ce manque de considération », a affirmé Yann Perino, vice-président du syndicat SNSPP-PATS en Savoie.