Le chef de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a réclamé, mardi 23 avril, une enquête du Conseil de sécurité sur les attaques d'Israël contre les Nations unies, dont 180 employés ont été tués dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre en octobre.
Philippe Lazzarini s'exprimait devant la presse au siège de l'ONU à New York, à la suite du rapport d'experts indépendants emmenés par l'ex-ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna.
« J'ai demandé aux membres du Conseil de sécurité une enquête indépendante en responsabilité pour le mépris flagrant à l'égard des locaux de l'ONU, du personnel de l'ONU et des opérations de l'ONU dans la bande de Gaza », a martelé le patron de l'UNRWA.
« À la date d'aujourd'hui, 180 employés de l'UNRWA ont été tués, la semaine dernière ils étaient 178, et plus de 160 locaux ont été endommagés ou complètement détruits », a-t-il détaillé.
Ces observations interviennent un jour après la parution d'un rapport indépendant indiquant que le régime israélien n'avait fourni aucune preuve de ses allégations selon lesquelles certains membres de l'UNRWA étaient liés au Mouvement de résistance palestinien, Hamas.
Les affirmations du régime israélien ont conduit à un énorme déficit budgétaire, un certain nombre de pays donateurs à l’agence ayant interrompu leur aide. Lazzarini a déclaré qu'il espérait que les donateurs reprendraient leur aide.
Plus tôt, l'UNRWA avait déclaré qu'Israël continuait d'empêcher ses convois alimentaires d'atteindre le nord de la bande de Gaza, où les approvisionnements alimentaires sont « une question de vie ou de mort ».
L'UNRWA a écrit mardi dans un article sur X que l'agence avait besoin d'un « accès sûr et sans entrave » aux zones situées au nord de la bande assiégée. « L’approvisionnement alimentaire est une question de vie ou de mort », dans le nord de Gaza, affirme le communiqué.
Il a également indiqué que quatre boulangeries avaient rouvert leurs portes dans le nord de Gaza grâce au soutien « essentiel » du Programme alimentaire mondial (PAM).
« Mais ce n’est qu’une goutte d’eau dans l’océan – et les autorités israéliennes continuent d’empêcher les convois alimentaires de l’UNRWA d’atteindre le nord. »
La semaine dernière, Lazzarini a averti que dans toute la bande de Gaza, « une famine provoquée par l’homme resserre son emprise ».
Fin janvier, les États-Unis, la Grande-Bretagne et d’autres grands donateurs ont retiré leur financement à l’UNRWA en raison d’affirmations selon lesquelles le personnel de l’agence aurait été impliqué dans l’opération Tempête d’Al-Aqsa contre Israël le 7 octobre 2023.
Dans les semaines qui ont suivi, les États donateurs ont suspendu un financement de quelque 450 millions de dollars.
Cependant, une étude indépendante sur les activités de l’agence à Gaza a déclaré lundi qu’« Israël n’a pas encore fourni de preuves à l’appui » de ses affirmations.
Suite à ce rapport, la Norvège, qui continue de soutenir les Palestiniens à travers l'agence, a exhorté les pays à financer l'UNRWA.
« Je voudrais maintenant appeler les pays qui ont encore gelé leurs contributions à l'UNRWA à reprendre leur financement », a déclaré le ministre norvégien des Affaires étrangères, Espen Barth Eide.
La Norvège dirige un groupe d'aide internationale pour les Palestiniens, le Comité de liaison ad hoc.
Le commissaire européen chargé de la gestion des crises, Janez Lenarcic, a également salué le rapport, car il « souligne le nombre important de systèmes de conformité en place ainsi que les recommandations pour leur amélioration ultérieure ».
« J'appelle les donateurs à soutenir l'UNRWA – la bouée de sauvetage des réfugiés palestiniens », a-t-il écrit sur X.
Israël a lancé sa guerre brutale dans la bande de Gaza, soutenue par les États-Unis, le 7 octobre, après que le groupe de résistance palestinien, Hamas a mené l'opération Tempête d'Al-Aqsa contre l'entité usurpatrice en représailles à l'intensification de ses atrocités contre le peuple palestinien.
Le régime d’occupation a commis des crimes de guerre à Gaza en affamant délibérément les gens et en forçant leur évacuation, ainsi qu'en ciblant les hôpitaux et les écoles abritant des Palestiniens déplacés.
Malgré toutes ces atrocités, le régime n’a pas réussi à atteindre ses objectifs déclarés de « détruire le Hamas » et de retrouver les captifs israéliens détenus à Gaza.