L'Office de secours et de travaux des Nations unies (UNRWA) a averti que l'étau de la famine « provoquée par l'homme » se resserre dans la bande de Gaza déchirée par la guerre, alors qu'Israël a sévèrement bloqué le territoire palestinien, le plongeant dans une crise humanitaire.
Le commissaire général de l'UNRWA, Philippe Lazzarini, a tiré la sonnette d'alarme mercredi, condamnant Israël pour avoir bloqué les livraisons d'aide à la bande de Gaza assiégée et pour avoir tenté de mettre fin aux activités de l'agence dans cette partie côtière ravagée par la guerre.
« Aujourd'hui, une campagne sournoise visant à mettre fin aux activités de l'UNRWA est en cours, avec de graves implications pour la paix et la sécurité internationales », a-t-il déclaré devant le Conseil de sécurité de l'ONU, composé de 15 membres. « Dans toute la bande de Gaza, une famine provoquée par l'homme resserre son emprise», a-t-il averti.
Lazzarini dont l’agence est une source essentielle de soutien pour la population de Gaza, a également affirmé que dans le nord du territoire palestinien, « des nourrissons et des jeunes enfants ont commencé à mourir de malnutrition et de déshydratation ».
Le régime occupant empêche cependant l’UNRWA de fournir l’aide dont les habitants affamés de Gaza ont désespérément besoin.
« De l’autre côté de la frontière, de la nourriture et de l’eau potable attendent. Mais l’UNRWA n’a pas l’autorisation de fournir cette aide et de sauver des vies », a déploré Lazzarini.
Fondée en 1949, l'agence fournit des services à plus de six millions de réfugiés palestiniens vivant en Cisjordanie occupée, dans la bande de Gaza, en Syrie, au Liban et en Jordanie. À Gaza, c’est la principale agence des Nations Unies fournissant des soins de santé et une aide humanitaire essentielle aux Palestiniens piégés dans le territoire sous blocus.
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Les Palestiniens font partie d’une grande partie des 13 000 employés de l’UNRWA.
Israël a à plusieurs reprises a prétendu que les personnel de l'UNRWA ont des liens avec le Mouvement de résistance palestinien, Hamas sans fournir aucune preuve pour étayer ces allégations. Israël a également fait pression pour que l'UNRWA soit fermé, car c'est la seule agence des Nations Unies à avoir un mandat spécifique pour répondre aux besoins fondamentaux des réfugiés palestiniens.
Sous la pression du régime occupant, Lazzarini a déjà licencié le personnel accusé et une enquête interne de l'ONU est en cours sur les allégations d'Israël contre l'agence.
Il a également déclaré que ses membres, qui avaient été arrêtés, avaient été torturés pendant leurs détentions en Israël, certains d'entre eux ayant été déshabillés notamment, entre autres formes d'abus.
En effet, selon l'UNRWA, plusieurs des détenus ont également été victimes d'insultes et d'humiliations telles que la privation d'eau, de nourriture, de sommeil et de toilettes. Dans certains cas, on les faisait se comporter comme des animaux et on leur urinait dessus.
Les détenus ont été menacés de détention prolongée, de blessures ou de meurtre des membres de leur famille, a ajouté l'agence.
Israël a lancé sa guerre génocidaire contre Gaza le 7 octobre après que le Hamas a mené l'opération Tempête d'Al-Aqsa contre l'entité usurpatrice, en représailles à ses atrocités accrues contre le peuple palestinien.
La guerre a tué plus de 34 000 personnes, pour la plupart des femmes et des enfants, à Gaza depuis début octobre. Les chiffres montrent également que plus de 14 500 des 1,1 million d'enfants de Gaza ont été tués.
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Selon un rapport de l'UNRWA publié en février, certains membres de l'agence détenus en Israël ont déclaré avoir subi des pressions de la part des autorités israéliennes pour déclarer faussement que l'UNRWA avait des liens avec le Hamas et qu'ils avaient participé à l'opération Tempête d'Al-Aqsa.
Lazzarini a en outre déclaré au Conseil de sécurité de l'ONU qu'Israël « cherche à mettre fin aux activités de l'UNRWA. Les demandes de l'agence visant à fournir de l'aide au nord sont rejetées à plusieurs reprises. Notre personnel n’est pas autorisé à participer aux réunions de coordination entre Israël et les acteurs humanitaires ».
« Pire encore, les locaux et le personnel de l'UNRWA sont pris pour cible depuis le début de la guerre. 178 membres du personnel de l'UNRWA ont été tués », a-t-il ajouté.
Selon l'ONU, le génocide israélien en cours a entraîné le déplacement interne de 85 % de la population de Gaza, qui est désormais confrontée à de graves pénuries de nourriture, d'eau potable et de médicaments.
