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Zoom Afrique du 18 avril 2024

Les titres de la rédaction :

  • Le Maroc donne son feu vert à l’importation de pommes de terre depuis l’Égypte
  • Nigeria : des ONG appellent à responsabiliser Shell pour les dégâts de ses activités pétrolières dans le delta du Niger
  • Guinée : une société malienne de services miniers participe à la montée en puissance de la mine d’or Kouroussa
  • Kenya : le président William Ruto lance un plan d’urgence pour réduire de moitié les accidents de la route

Les analyses de la rédaction :

1. Des militaires russes se rendront en République démocratique du Congo 

Depuis un mois, des rumeurs concernant le déploiement de soldats russes en République démocratique du Congo (RDC) circulent dans divers médias et réseaux sociaux. Certaines sources confirment, d’autres infirment les données relatives à l’accord militaire entre la Russie et la RDC. Cependant, la situation sécuritaire en RDC continue de se détériorer de manière alarmante. 

Plusieurs incidents ne font que renforcer le besoin de sécurité : des combats entre les milices pro-gouvernementales et les rebelles du M23 aux abords de Sake, dernier bastion avant Goma, la capitale du Nord-Kivu et la ville principale de la région. L’offensive du groupe a déjà déplacé plus de 100 000 réfugiés. En outre, le groupe armé ADF (les Forces démocratiques alliées), lié au groupe terroriste de Daech qui opère dans l’est du pays près de la frontière avec l’Ouganda a tué 12 civils. La hausse de l’insécurité à Kimpese, dans l’ouest de la RDC, a également conduit à des manifestations violentes au début du mois de février de cette année. 

Avec le retrait du contingent de la MONUSCO du Congo et le processus de remplacement de la mission de l’ONU par des troupes de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), les questions de sécurité deviennent critiques. La mission MONUSCO comme beaucoup d’autres missions de l’ONU sur le continent, n’a pas été à la hauteur au cours de ses nombreuses années de présence en RDC. De leur côté, les troupes de la SADC ont déjà subi des pertes à Goma et au Nord-Kivu. Le processus transitoire de changement des contingents militaires a également un impact négatif sur la capacité de combat et l’efficacité de toutes les unités. 

C’est pourquoi, tenant compte de tous les événements, des changements de contingents militaires et de la détérioration de la situation dans le pays, l’état-major général de l’armée de la RDC a décidé d’impliquer des unités russes dans la lutte contre les rebelles dans l’est du pays.

Les combattants de la SMP russe sont connus pour leur efficacité et leur capacité à prendre des décisions rapides, ils ont donc déjà commencé à participer à des opérations de combat. Certains spécialistes russes ont été rapidement transférés de la République centrafricaine voisine. La coopération a déjà porté ses fruits : les actions conjointes des forces armées de la RDC et des soldats russes ont permis d’éliminer le commandant des ADF surnommé BagDad. 

2. Burkina: l’armée écrase les terroristes  

Les Forces combattantes ont réussi à neutraliser plusieurs terroristes après de violents combats ces derniers jours dans les régions du Centre-nord et du Centre-est. 

Entre le 15 et le 17 avril 2024, le 8e Bataillon d’intervention rapide (BIR) a mené un travail titanesque dans la région du Centre-nord, plus précisément à Guinbila, au Nord de Barsalgho. En effet, l’armée s’était repliée de la localité depuis cinq ans et les groupes terroristes ont eu le temps d’y bâtir une grande base. Le 17 avril 2024, à l’entrée de la base, les patriotes ont essuyé des tirs nourris de l’ennemi. S’en sont suivis de violents combats avant que les vecteurs aériens ne viennent en appui. Sur le champ, une frappe ciblée a touché un premier groupe de terroristes qui essayaient de fuir avec des cadavres et des blessés. 

D’autres fuyards prennent la direction de Taouremba où ils se réfugient sous de grands arbres pour échapper aux vecteurs aériens. Les pilotes qui les suivaient depuis belle lurette vont les neutraliser avec des missiles. Des criminels brûlent alors avec leur logistique dans les flammes. Le reste de leurs acolytes sera neutralisé par des chasseurs munis de canons. 

Outre le Centre-nord, les militaires ont réalisé un exploit le 16 avril 2024 au matin dans la zone de Sablogo, province du Koulpélogo. Lors d’une mission de reconnaissance dans la forêt de Kankanmogre du côté de Sablogo, les hommes du 11e BIR ont fait face à l’ennemi. C’est au bout d’une heure de combats intenses que les terroristes vont prendre la fuite, laissant derrière eux des cadavres et de la logistique. 

3. Sénégal: premier pays à sortir du CFA ? 

Le Sénégal de Bassirou Diomaye Faye sera-t-il le premier pays à abandonner le franc CFA ? C’est l’une des promesses phares du nouveau président qui, pourtant, entend mener en prenant son temps. 

Enterrer le franc CFA pour retrouver sa souveraineté monétaire, rompre l'un des derniers liens de sujétion avec l’ancienne puissance coloniale, c’est un sujet très populaire parmi la jeunesse ouest-africaine. Un geste qui serait très fort sur le plan politique, mais lourd de conséquences économiques. Une rupture brutale pourrait faire fuir les investisseurs et précipiter le pays dans une crise financière. Pas vraiment ce dont a besoin le Sénégal. Pas plus que les sept autres pays partageant cette monnaie. Même les trois pays dirigés par des militaires, le Mali, le Niger et le Burkina Faso, n'ont pas osé franchir le Rubicon. Ils veulent quitter la Cédéao, la Communauté des États d'Afrique de l'Ouest qui les a sanctionnés, mais pas question pour le moment de sortir du CFA. Fort de la légitimité des urnes, Diomaye Faye devient un porte-voix régional d'un mouvement jusqu'alors très populaire dans la rue, mais pas du tout assumé au niveau des dirigeants. 

Il reste cependant très précautionneux. Il souhaite d’abord se concerter avec les pays concernés par l'éco, la future monnaie commune de l'Afrique de l'Ouest. Une approche conforme à l'esprit de la réforme du franc CFA entérinée en 2020 par Alassane Ouattara et Emmanuel Macron. Les pays membres de la zone franc ont alors prévu d'abandonner le CFA au profit de l'éco. La date butoir de la création de l'éco est fixée à 2027. Elle pourrait encore être repoussée, car les discussions durent depuis trente ans.

Il va de soi que parvenir à un accord exige de gros efforts de convergence économique et budgétaire entre les quinze pays intéressés. Si les conditions ne sont pas réunies au niveau régional, « le Sénégal pourrait considérer l'option de cette monnaie nationale », nous a indiqué Cheikh Fatma Diop, qui a coordonné le programme économique du Pastef. Au préalable, nous explique l'économiste, le Sénégal devra assainir ses comptes publics en renégociant sa dette, améliorer la balance commerciale aujourd'hui déficitaire et se constituer des réserves d'or pour garantir la future monnaie. Un processus qui prendra plusieurs années. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV