« Les deux tiers des membres du Conseil étaient favorables à une adhésion à part entière à l'ONU de la Palestine, mais il n'y a pas eu de consensus lors de la réunion à huis clos tenue jeudi », a déclaré l'ambassadrice de Malte Vanessa Frazier, qui assure la présidence tournante du Conseil de sécurité pour le mois d'avril.
Les États-Unis sont un farouche opposant à la création d’un État palestinien, arguant que les Nations unies ne sont pas le lieu idéal pour déterminer le statut, qui, selon eux, devrait être le résultat d’un accord entre Israël et les Palestiniens.
La semaine dernière, les Palestiniens ont officiellement relancé la procédure pour devenir membre à part entière à l'ONU, une requête datant de 2011, ce qui équivaudrait à la reconnaissance de l'État palestinien suite au génocide perpétré par Israël contre Gaza.
Cela a incité le Conseil de sécurité à lancer un processus d'examen formel par le biais d'un comité spécial, composé des États membres du conseil et qui s'est réuni jeudi.
L’administration Biden a toutefois indiqué qu’elle s’opposait à la nouvelle tentative palestinienne d’obtenir le statut d’État membre à part entière.
« Nous avons toujours clairement indiqué que, même si nous soutenons la création d'un État palestinien indépendant... cela devrait être fait par négociations directes entre les parties - ce que nous poursuivons en ce moment - et non aux Nations unies », a déclaré le porte-parole du département d'État américain, Matthew Miller, lors d'un point de presse.
Étant donné que Washington dispose d’un droit de veto, l’opposition américaine à cette initiative au Conseil de sécurité de l’ONU la bloquerait pratiquement.
La Palestine est reconnue comme « État observateur non membre » de l'ONU depuis 2012.
Après la réunion de jeudi, un vote plus formel du conseil est attendu.
L'AFP, citant des sources diplomatiques, a indiqué qu'un vote pourrait avoir lieu le 18 avril, proposé par l'Algérie, qui représente les pays arabes au Conseil de sécurité.
Même si la candidature obtenait 9 voix sur 15, les observateurs prédisent un veto de la part du fidèle allié d'Israël, les États-Unis.
« Tout ce que nous demandons, c’est de prendre la place qui nous revient au sein de la communauté des nations », a déclaré l’envoyé palestinien à l’ONU, Riyad Mansour, aux journalistes plus tôt cette semaine.
Les atrocités israéliennes à Gaza ont accru la sympathie envers les Palestiniens et les appels internationaux à la reconnaissance de l'État de Palestine, l'Espagne et l'Australie se disant pour la création d'un État palestinien.
Vendredi, la ministre australienne des Affaires étrangères, Penny Wong, a défendu les propos qu'elle a tenus plus tôt cette semaine et qui ont été considérés comme une allusion à la possibilité que l'Australie reconnaisse l'État palestinien.
Elle a déclaré que l’État palestinien est « la seule voie vers une paix durable dans la région ».
Mercredi, le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, a déclaré que l’Espagne était « prête à reconnaître l’État palestinien ».
« La communauté internationale ne peut pas aider l'État palestinien si elle ne reconnaît pas son existence », a déclaré Sanchez lors d'un débat parlementaire. Il a ajouté que la reconnaissance de la Palestine est « ce qui est juste, ce que demande la majorité sociale » et est « dans l’intérêt géopolitique de l’Europe ».
De son côté, l'Irlande souhaite également reconnaître l'État de Palestine : « L'Irlande fait également pression pour la reconnaissance des droits des Palestiniens », a déclaré le Taoiseach (premier ministre irlandais), Simon Harris.
« Je pense que les différents États membres adopteront des positions différentes concernant la reconnaissance de l’État de Palestine mais, l'Irlande n'attendra pas que cela devienne une approche européenne », a-t-il déclaré jeudi lors d'une réunion avec la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, à Bruxelles.
« L'Irlande souhaite reconnaître l'État de Palestine, j'aimerais le faire avec un certain nombre d'autres pays », a-t-il déclaré.