Le Premier ministre espagnol a exprimé des doutes sur le fait qu’Israël respecte le droit international dans sa guerre contre Gaza, étant donné le nombre élevé de victimes civiles.
« Au vu des images que nous voyons et du nombre croissant d’enfants qui meurent, j’ai de sérieux doutes qu’Israël respecte le droit humanitaire international », a déclaré jeudi 30 novembre le Premier ministre Pedro Sanchez.
« Ce que nous voyons à Gaza n’est pas acceptable », a-t-il déclaré dans une interview accordée à la chaîne publique espagnole TVE.
Sanchez a également déclaré que l’Union européenne devrait reconnaître un État palestinien, car cela contribuerait à mettre fin au conflit et à « stabiliser » la région.
Le Parlement espagnol a voté en 2014 en faveur d’une résolution appelant à la reconnaissance de la Palestine en tant qu’État. Or, le vote n’était toutefois pas contraignant et il n’y a eu aucune suite.
« Pendant toutes ces années, nous avons vu comment Israël occupait systématiquement le territoire palestinien », a-t-il ajouté en faisant référence à l’expansion des colonies israéliennes.
La semaine dernière, Sanchez a dénoncé le « massacre aveugle de civils innocents, dont des milliers de garçons et de filles » par Israël dans la bande de Gaza.
« La violence ne fera que conduire à davantage de violence », a-t-il déclaré lors d’une visite du côté égyptien du terminal de Rafah à Gaza. Il a également appelé à un cessez-le-feu permanent.
Israël a répondu à ce qu’il a qualifié de « déclaration honteuse » de Sanchez, en convoquant l’ambassadeur d’Espagne pour une réprimande et en rappelant son envoyé à Madrid pour des consultations.
« En raison des propos scandaleux du Premier ministre espagnol, qui a encore une fois répété des affirmations sans fondement, j’ai décidé de convoquer l’ambassadeur d’Israël en Espagne pour des consultations », a écrit sur X le ministre des Affaires étrangères, Eli Cohen.
La nouvelle querelle est survenue moins d’une semaine après qu’Israël a exprimé sa colère contre Sanchez et son homologue belge, Alexander De Croo, qui ont exigé que le régime arrête son massacre de civils à Gaza.
Tel-Aviv a également convoqué les ambassadeurs des deux pays européens suite à leurs propos tenus lors d’une conférence de presse conjointe du côté égyptien du poste-frontière de Rafah le 24 novembre.
Cohen a affirmé que les remarques de Sanchez et De Croo répétaient de fausses affirmations et donnaient un élan au terrorisme.
En réponse, le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a déclaré que les allégations de Cohen étaient fausses et inacceptables.
Jeudi, Israël et le groupe palestinien Hamas sont entrés dans le septième jour d’une trêve qui a donné un certain répit à l’effusion de sang à Gaza.
Israël a lancé la guerre contre Gaza le 7 octobre, après que le mouvement de résistance palestinien Hamas a lancé l’opération surprise Tempête d’Al-Aqsa contre l’entité occupante en réponse à la campagne de dévastation menée par le régime contre les Palestiniens depuis des décennies.
Selon le ministère de la Santé basé à Gaza, plus de 15 000 Palestiniens, dont plus de 6 000 enfants ont été tués lors des frappes israéliennes au cours des 49 jours de guerre. On craint que de nombreux autres morts se trouvent sous les décombres.