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Zoom Afrique du 27 mars 2024

Zoom Afrique du 27 mars 2024

Les titres de la rédaction :

  • Mauritanie : le gouvernement annonce la réussite du premier essai de culture du blé
  • Mali : le Britannique Kodal engage une société malienne pour l’exploitation du lithium à Bougouni
  • La Tanzanie approuve un projet de sable minéral pouvant générer 1,6 milliard $ de revenus
  • Transport maritime : le Cameroun sous pression pour avoir permis à la Russie d’éviter les sanctions contre son pétrole

Les analyses de la rédaction :

1. Sénégal : pas de souveraineté à moitié  

Élu dès le premier tour de l’élection présidentielle au Sénégal, le président Bassirou Diomaye Faye a évoqué la question du franc CFA et l’éventualité de la création d’une monnaie propre au Sénégal. Selon lui, un pays qui aspire à la souveraineté, ne doit pas l’être à moitié et que la monnaie fait partie de leviers de souveraineté. 

« L’Afrique, c’est 54 pays, il n’y a que 14 pays qui n’ont pas leur propre monnaie, les 40 autres ont leur monnaie. Pourquoi devons-nous renoncer à un levier de financement aussi important quand on aspire au développement ? », s’est interrogé le nouveau président du Sénégal qui estime donc qu’il est indispensable, pour un développement du pays, de sortir du CFA. 

« Nous sommes très pauvres, très endettés, très en retard sur le monde. Voilà un levier que vous devez pouvoir activer pour aller plus vite vers le développement endogène. On vous dit : “non, non, non, catastrophe, n’en parlez pas”. Cette souveraineté-là, comme les autres souverainetés, on ne peut pas y renoncer. Au contraire, on va davantage l’affirmer parce qu’un pays souverain doit être totalement souverain. Pas à moitié », a-t-il souligné.  

Plus tôt, son allié, Ousmane Sonko, avait également estimé qu’il est important d’envisager une sortie du CFA. Il avait évoqué la question d’une façon plutôt globale en soutenant qu’il proposerait une monnaie unique aux pays de l’Afrique de l’Ouest et si cela ne marchait pas, le Sénégal ferait donc cavalier seul pour créer sa propre monnaie. On verra désormais ce qu’il en sera de ces déclarations maintenant que la coalition d’opposition est au pouvoir. 

Concernant les relations entre le Sénégal et la France, le nouveau président élu du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, a été claire en ce qui concerne sa politique diplomatique. Le nouveau chef de l’État sénégalais a évoqué une politique de rupture dans la gestion du pays et a surtout souligné la politique extérieure estimant qu’il faudrait diversifier les partenaires et revisiter le partenariat avec la France.  

Faye a indiqué que son pays resterait « l’allié sûr et fiable » de tous les partenaires étrangers « respectueux ». Alors qu’il a toujours clamé la « rupture » au Sénégal, le nouveau dirigeant du pays a expliqué qu’il s’agit d’une rupture à l’interne et non avec d’éventuels partenaires comme la France.  

Évoquant les relations avec Paris, Bassirou Diomaye Faye a insisté pour dire qu’il n’est pas question de rompre avec la France, mais que les relations entre les deux pays devraient être revisitées. « La rupture, c’est par rapport à nous-mêmes, à nos pratiques de gouvernance, à nos relations avec les partenaires, quels qu’ils soient », a-t-il expliqué. 

« La France n’est pas sortie du Sénégal, elle est au Sénégal. Le partenariat entre la France et le Sénégal, jusqu’au moment où je vous parle, est un partenariat correct, mais qui doit être revisité. Il doit être plus gagnant pour nous », a souligné Faye avant d’assurer que « nous n’avons aucune focalisation sur la France. Nous l’avons déjà dit il y a des années, on ne nous a malheureusement pas écoutés. » 

2. « L’or du Mali doit être raffiné au Mali » 

Pour traiter les minéraux extraits de ses sols, le Mali a décidé de construire une usine d’affinage de l’or, explique le ministre malien des Mines en marge du forum d’industrie nucléaire Atomexpo-2024. 

Dans cet objectif, une délégation s’est rendue dans la ville russe de Krasnoïarsk, en Sibérie, et a visité l’entreprise Krastsvetmet, développe le Pr Amadou Keita. Sur place, elle a suivi le processus d’affinage avant de constater qu’il répondait aux besoins du pays. 

« Nous avons signé un protocole d’accord sur la base duquel Krastsvetmet va nous appuyer dans la construction d’une usine d’affinage qui pourra donc affiner 200 tonnes d’or par an », a-t-il dit. 

Et de préciser : « Ce partenariat va nous permettre de bénéficier d’abord de la technologie et des équipements de Krastsvetmet, donc d’avoir les dispositifs industriels nécessaires pour affiner l’or produit au Mali et pourquoi pas dans la sous-région. » 

« Notre objectif aujourd’hui avec la Russie, c’est de faire en sorte que des partenaires russes puissent venir au Mali investir dans un cadre de partenariat gagnant-gagnant en termes de recherche, d’exploitation, mais aussi de transfert de compétences », poursuit-il. 

Le Mali qui possède la plus grande réserve de lithium dans l’Afrique occidentale souhaite développer l’industrie de la transformation de ce métal, et ce, sur toutes les étapes, a déclaré le ministre malien des Mines. 

« Ayant de grosses réserves de lithium, nous avons décidé qu’il faut aussi développer la technologie. Il nous faut développer des industries de lithium depuis la production jusqu’au stockage de l’énergie », a-t-il dit. 

Interviewé en marge du forum d’industrie nucléaire Atomexpo-2024, le Pr Amadou Keita a noté que ce type de forum permet d’échanger les expériences avec d’autres pays et de mettre en place des partenariats. 

3. L’AES sur la voie de la souveraineté énergétique 

Les pays de l’Alliance des États du Sahel (AES) développent activement des partenariats avec la Russie dans divers domaines, notamment dans le secteur énergétique. Récemment, le Mali et le Burkina Faso ont été confrontés à des problèmes de délestage dans leurs pays, ce qui pourrait avoir à long terme des conséquences négatives sur les économies des pays et sur le bien-être des populations. 

Dans le cadre de la recherche de solutions à ce problème, des délégations du Mali, du Burkina Faso et du Niger sont arrivées en Russie pour participer pour la première fois au forum international « Atomexpo-2024 », qui se tient à Sotchi. 

La 13e édition du forum, qui a pour thème « La quatrième génération de technologies de réacteurs et le leadership de la Russie dans ce domaine », a réuni plus de 4 500 personnes de 75 pays, devenant ainsi un nombre record de participants internationaux. Le forum « Atomexpo-2024 » représente une étape importante dans le calendrier mondial des événements nucléaires. 

Le premier jour du forum, « Rosatom » (une entreprise russe spécialisée dans le secteur de l’énergie nucléaire) a signé un certain nombre d’accords importants avec des partenaires maliens dans le domaine du développement de l’énergie nucléaire. 

En particulier, une feuille de route pour établir un dialogue dans le nucléaire civil a été signée par Alexeï Likhachev, directeur de « Rosatom », et Bintou Camara, ministre malienne de l’Énergie et de l’Eau. Cette feuille de route ouvre la voie à la mise en œuvre de projets précis dans les années à venir visant à renforcer l’indépendance énergétique du Mali et à accompagner son développement économique. Le document définit des mesures à prendre par les deux parties pour créer le potentiel des ressources humaines du pays d’Afrique de l’Ouest dans le domaine du nucléaire civil, développer les infrastructures nucléaires et créer une opinion publique positive au Mali concernant l’énergie nucléaire. La signature de la feuille de route, intervenue lors du forum « Atomexpo-2024 », marque le début d’une coopération prometteuse entre les deux pays. 

Quant au Burkina Faso, la délégation burkinabè conduite par le ministre de l’Énergie, Yacouba Zabré Gouba, envisageait de travailler avec la Russie pour développer la coopération dans le domaine des utilisations pacifiques de l’énergie nucléaire. Ainsi, en marge du Forum international « Atomexpo-2024 », la Russie et le Burkina Faso ont signé une feuille de route pour établir un dialogue dans ce domaine. 

D’après le ministre burkinabè de l’Énergie, cette feuille de route a un certain nombre de volets. Il s’agira d’aller d’abord vers le volet formation, le volet opinion publique et le volet infrastructure. Puis, il s’agira dans les prochains mois d’élaborer un accord qui fixe le cadre normatif de la coopération entre « Rosatom » et le Burkina Faso. Enfin, il sera question dans cette feuille de route également de la construction d’une centrale nucléaire au Burkina Faso : 

« La mise en place de cette centrale va contribuer à résorber dans un premier temps le déficit énergétique et éventuellement soutenir tous les secteurs de la vie socio-économique du Burkina Faso », a précisé le ministre Gouba qui est convaincu que la Russie, avec l’expérience dont elle dispose, pourra mieux accompagner le Burkina Faso vers son indépendance énergétique. 

La participation pour la première fois du Mali, du Burkina Faso et du Niger au forum « Atomexpo-2024 » démontre leur volonté d’explorer les avantages du nucléaire civil, ainsi que la détermination des autorités des trois pays à devenir indépendantes en matière d’électricité. Le partenariat dans ce domaine avec la Russie vise à jeter les bases du développement de l’énergie nucléaire dans les pays de l’AES, ce qui constitue un choix stratégique pour diversifier les sources d’énergie des pays et répondre à leurs besoins croissants en électricité. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV